Hytec : des commandos de robots en milieu hostile

Les égouts de la ville de Buenos Aires vont enfin pouvoir être nettoyés. Rénover un réseau d'assainissement inaccessible à l'homme, à quelque vingt mètres sous terre relevait du défit. Il a été relevé par l'entreprise montpelliéraine Hytec, spécialisée dans la conception et la réalisation de systèmes téléopérés pour application industrielle en milieu hostile. En partenariat avec la Sanitra, filiale de la Lyonnaise des Eaux, la firme a mis au point un équipement inédit permettant de déblayer les dépôts qui obstruent le réseau. Canalisations et forages ne constituent cependant que l'un des trois domaines de compétence de Hytec. Créée en 1981, l'entreprise a tout d'abord développé une gamme de caméras et d'outillages pour les milieux sous-marins, avant de valoriser son savoir-faire en se diversifiant dans le secteur du nucléaire en 1987, puis des canalisations en 1990. Cette dernière activité représente actuellement 40 % du chiffre d'affaires de l'entreprise, estimé à 31 millions de francs pour l'exercice clos le 30 juin 1996. Le résultat net devrait avoisiner 1,5 million. Présente sur le hors-cote depuis 1987, la société avoue aujourd'hui son intérêt pour le nouveau marché : « Nous sommes en train de nous renseigner », confie Jean-Jacques Promé, le PDG. Les appareils commercialisés sont conçus soit à partir de demandes spécifiques, soit selon des besoins détectés par l'entreprise, qu'il s'agisse des microsystèmes d'inspection ou des machines de plusieurs tonnes. « Les douze premières années, les frais de recherche ont été très élevés, représentant de 6 % à 7 % du chiffre d'affaires, car il fallait mettre au point de nombreux produits et technologies. Actuellement, les efforts demeurent importants mais commencent à atteindre des ratios plus raisonnables, de l'ordre de 4 % du chiffre d'affaires », précise Jean-Jacques Promé. Si Hytec n'hésite pas à collaborer avec des centres de recherche, la plupart des développements de produits sont effectués en interne. Présents dans 40 pays Quant à la fabrication, en partie maîtrisée par Hytec et sa filiale d'usinage de pièces, Hymatec, elle, s'appuie sur un réseau étoffé de sous-traitants. « Le marché est très atomisé. Nous occupons des secteurs qui mettent en jeu des intérêts financiers importants et "hostiles". La croissance commerciale suppose donc la participation à de nombreux Salons professionnels et l'instauration de relations de confiance avec les acheteurs. Cette stratégie prend du temps, mais nous sommes aujourd'hui présents dans quarante pays et nous mesurons les retombées de tous nos efforts passés. » Jean-Jacques Promé reste plus discret sur l'avenir. Il étudie bien sûr de nouveaux marchés, certainement aussi de nouveaux produits, tel cet appareil lié à l'instrumentation et au contrôle de structures industrielles, en cours d'élaboration. Hytec devrait également s'agrandir en entamant la construction de locaux deux fois plus vastes que l'espace actuel. « Nous pourrons ainsi augmenter la ca- pacité du bureau d'études autant que de l'atelier et regrouper l'ensemble de nos installations, actuellement réparties sur deux sites. » Les effectifs, une qua- rantaine de personnes, seront bien entendu étoffés, mais Jean-Jacques Pro- mé souhaite néanmoins répondre à la croissance de l'activité par une intensification des partenariats avec les sous- traitants. Valérie Godzinski
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