Nouvelles Frontières veut s'offrir un paquebot

Parallèlement à la production et à la distribution de voyages, en passant par l'hôtellerie, la location de voitures et le transport par autocar, Nouvelles Frontières (NF), premier groupe français intégré, envisage de se lancer dans la croisière. Son président, Jacques Maillot, devrait prendre sa décision d'ici la fin de ce mois. Le groupe débuterait cette nouvelle aventure en novembre prochain avec la location, sur une période de deux ans, d'un bateau grec pouvant accueillir 580 personnes. Dans le même temps, NF pourrait financer la construction par les chantiers de Saint-Nazaire d'un paquebot d'une capacité de 1.200 places. Avec moins de 10.000 clients par an aujourd'hui dans la croisière, NF espère bien tirer profit du fort potentiel de développement du marché français (130.000 croisiéristes par an actuellement). « Le prix constitue l'élément déterminant qui motive le choix du consommateur. Or les produits dans la croisière sont aujourd'hui beaucoup trop chers », explique Jacques Maillot, en affirmant « pouvoir proposer, d'ici la fin de l'année, des tarifs défiant toute concurrence ». En attendant, NF, qui devrait réaliser pour l'exercice 1995 (clos au 31 décembre) 7,2 milliards de chiffre d'affaires, contre 6,4 en 1994, continue à étoffer l'ensemble des maillons de la chaîne. En commençant par l'hôtellerie. A ses quinze Paladiens s'ajouteront cette année trois nouveaux hôtels-clubs : construction d'un établissement en Guadeloupe, reprise en gestion d'un troisième hôtel tunisien (à Mahdia), et rachat d'un autre établissement en Grèce, à Ermioni. NF compte encore, dans les cinq ans à venir, se renforcer dans les Caraïbes, avec notamment deux projets, à Sainte-Lucie et Saint-Martin. Mais aussi à Cuba, où il est actuellement en négociation pour la reprise d'un hôtel et l'ouverture d'une filiale. De même, dans le Pacifique, des pourparlers sont engagés avec une petite chaîne hôtelière à Tahiti. Dans l'aérien, sa compagnie, Corsair (2 milliards de francs de chiffre d'affaires en 1995), devrait lancer six nouvelles lignes : après l'ouverture de Paris-Cayenne en décembre (moins de 4.000 francs l'aller-retour), elle devrait démarrer fin juin un Lyon-New York (1.750 francs). Les destinations de Cuba, de l'Afrique du Sud, du Bénin, du Burkina Faso et des Seychelles sont également programmées en 1996. La flotte se compose de neuf Boeing 747 et 737 (dont cinq détenus en propre) et d'un DC10. Pour remplir ses avions, NF met aussi l'accent sur son réseau de distribution : il souhaite porter le nombre de points de vente de 191 à 300 d'ici à l'an 2000, au rythme de 30 par an. Il prône une implantation de proximité, dans les villes de moins de 100.000 habitants. Enfin, concernant l'éventuel passage au second marché, voire au règlement mensuel, du holding NF, Jacques Maillot affirme ne pas l'envisager pour l'instant. Il lui faut d'abord régler le problème de la participation à hauteur de 6,9 % du capital, introduit au hors-cote par l'actionnaire minoritaire, Catherine Cadepond. Le conseil d'administration dispose d'un délai de trente à soixante jours pour accorder l'agrément aux nouveaux détenteurs des 40 titres NF. Et décider de racheter ou non les 526 actions restant encore sur le marché. CHANTAL COLOMER
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