John (Jack) Smith : « GM sera plus profitable en 1996 »

« La Tribune ». - Comment s'est comporté le marché américain en 1995 ? John (Jack) Smith. - Le marché automobile américain a terminé l'année 1995 à 15,1 millions d'unités. C'est moins que les 15,6 millions d'immatriculations que nous prévoyions en début d'année. Le niveau élevé des taux d'intérêt explique ce différentiel. En 1996, le marché américain devrait atteindre les 15,3 millions d'unités. C'est une année électorale. Les taux d'intérêt devraient baisser au premier semestre. Comment analysez-vous les résultats de GM l'an dernier ? GM a vendu aux Etats-Unis 3 millions de voitures et 2 millions d'utilitaires en 1995, soit en très léger recul. Mais nous avons maintenu la même part de marché. Le groupe a amélioré sa profitabilité, avec un bénéfice record sur les neuf premiers mois de l'année. La marge nette s'établissait à 4,5 %. Au quatrième trimestre, le bénéfice était en hausse de 16 %. En 1996, nous devrions gagner plus d'argent encore. Ce sera une meilleure année pour GM en Europe, un bon cru en Asie-Pacifique, et aux Etats-Unis nous comptons sur une amélioration de notre pénétration. Quels sont vos projets dans les pays émergents et quel rôle y jouera GM Europe et sa marque Opel ? Nous travaillons d'arrache-pied sur le projet d'usine en Pologne pour livrer l'Europe centrale. Nous venons de passer un accord pour fabriquer des 4 x 4 dans l'ex-URSS. Nous avons signé un protocole avec la Chine pour produire des voitures particulières dont l'accord est en cours de finalisation. Nous commençons à assembler des véhicules en Indonésie. Il y aura de plus une nouvelle usine en Argentine. Pour nos opérations sur ces marchés émergents, GM Europe sera leader, car Opel dispose des voitures de taille adéquate pour ces pays. Même si nous produisons des 4 x 4 Blazer américains en Indonésie ou des pick-up également d'origine américaine au Brésil. Et au Japon? L'accord signé entre Washington et Tokyo n'a pas changé grand-chose mais il a un peu ouvert les portes aux importateurs. Les ventes d'Opel ont crû de 35 % l'an passé, à 35.000 unités au Japon. Opel y est devenu le premier importateur. Au total, le groupe GM a dépassé les 50.000 ventes. Nous introduisons ce mois-ci la Chevrolet Cavalier, qui sera vendue par Toyota. Et nous lancerons la marque Saturn en 1997. Nous espérons dépasser les 100.000 ventes au Japon en l'an 2000. Allez-vous développer les synergies entre vos produits européens et américains ? Cela fait partie des points forts de notre stratégie. Cette année, nous commencerons à produire des monospaces aux Etats-Unis, qui seront vendus sous la marque Opel en Europe. On réfléchit à d'autres projets du même genre. Il y aura aussi des plates-formes communes sur des modèles produits des deux côtés de l'Atlantique. En revanche, nous ne pensons pas fabriquer de voitures en Allemagne pour les vendre aux Etats-Unis, à part la nouvelle Cadillac. Dans ce cas précis, nous avions besoin d'un modèle d'entrée de gamme pour Cadillac. Et c'était moins cher, et surtout plus rapide, d'acheter des Opel Omega en Allemagne pour les vendre aux Etats-Unis, malgré les coûts de production clairement plus élevés qu'en Amérique du Nord. Nous étudions aussi des échanges de véhicules entre Isuzu, au Japon, dont nous détenons 37,5 % du capital, et GM sur des utilitaires aux Etats-Unis. Accroîtrez-vous votre participation dans votre filiale (à 50 %) Saab Automobile ? Notre partenaire suédois voulait nous céder sa participation. Des conversations ont eu lieu. Et nous avons décidé de maintenir le statu quo. PROPOS RECUEILLIS PAR ALAIN-GABRIEL VERDEVOYE À DETROIT
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