Louis Schweitzer exclut une fusion entre Renault et Nissan

Allié de Nissan, le groupe Renault se prépare à la prochaine passation de pouvoir entre son PDG, Louis Schweitzer, et son successeur, Carlos Ghosn, le redresseur du constructeur nippon. De là à imaginer qu'elle sera le prélude à une véritable fusion entre les deux firmes, l'actuel patron de la firme au losange, invité samedi de l'émission "Questions orales" de Radio Classique, l'a totalement exclu. "Du moins pas dans les dix à vingt ans qui viennent." Il souligne la force de leur modèle de coopération, respectueux des qualités et des identités de chaque partenaire. Et rappelle que le duo Air France-KLM y a fait explicitement référence pour son alliance.Sur la succession elle-même, reconnaissant les différences de profil, d'origine et de façon de faire entre lui et le patron de Nissan, il a expliqué : "Il n'y a pas de modèle unique de patron." A ses yeux, la fonction nécessite toutefois deux "éléments constitutifs" : "la capacité de décision" et "la capacité d'écoute, d'observation : un patron aveugle et sourd, ça risque de mal finir". Sur ce dernier point, Louis Schweitzer s'est montré serein sur les qualités de son successeur, rappelant qu'avant de partir redresser Nissan il travaillait chez Renault en étant fréquemment sur le terrain au contact des équipes.1 million de Logan. Carlos Ghosn va en tout cas devoir relever un défi : faire au moins aussi bien que son prédécesseur, qui quitte la direction opérationnelle de Renault sur des profits record et un projet : porter les ventes de 2,5 millions d'unités l'an passé (véhicules particuliers et utilitaires, avec le roumain Dacia et le sud-coréen Samsung) à 4 millions en 2010. Il mise pour cela sur des ventes de 1 million d'exemplaires de la fameuse voiture à 5.000 euros, la Logan - en France, elle sera plutôt vendue à 7.500 euros -, concept lancé par Louis Schweitzer lui-même.Le dispositif industriel de production de la Logan à travers le monde, destinée d'abord aux pays en développement, continue d'ailleurs à se mettre en place. Après avoir signé il y a quelques jours un accord en Inde pour l'y fabriquer, le patron du groupe Renault va se rendre à Moscou, où ce véhicule sera également produit. Cela devrait aussi être le cas à terme en Chine, à condition de parvenir à un accord qui se fait attendre avec les autorités. Il est vrai que les conditions du marché local se sont beaucoup dégradées ces derniers mois. Y bâtir un projet promis à la rentabilité devient plus délicat.Louis Schweitzer compte d'ailleurs sur Carlos Ghosn pour continuer à internationaliser le groupe. Avec l'espoir d'un retour aux Etats-Unis, le plus vaste et le plus rentable marché automobile du monde. Mais sans doute pas avant 2010. Quant à l'Amérique du Sud, Brésil et Argentine en tête où la firme perd pour l'instant de l'argent, elle entend y rester et retrouver la rentabilité.Quant à l'Europe, elle reste le bastion de la marque au losange. Même si le marché est plutôt morose actuellement. Renault le voit stable en 2005 - avec peut-être une légère hausse dans l'Hexagone - et compte maintenir, voire améliorer, sa part de marché.Olivier ProvostRégulateurs : "une question de pratique"Tout en démentant avoir mis en cause les clients de Renault pour les problèmes rencontrés sur les régulateurs de vitesse, Louis Schweitzer a lâché, sans vouloir en dire davantage, que le "problème [n'existait] pas que sur les Renault". Il a tout de même estimé que les problèmes pouvaient être liés "à une question de pratique", comme pour tout nouveau système, soulignant que les conducteurs américains étaient beaucoup plus habitués aux régulateurs de vitesse, et à un problème d'"inattention". Ce dispositif, a-t-il souligné, nécessite "une attention de toutes les fractions de seconde".
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.