Vers une recomposition de l'industrie du plastique en Europe

L'avenir de la pétrochimie européenne passe par une consolidation du secteur, de l'avis de Jean-Louis Besson, président du Scob (Syndicat de la chimie organique de base). Après un rebond conjoncturel du secteur en 2004, lié à la hausse de la demande mondiale, les producteurs européens de matières plastiques "doivent se préparer à l'essor de la pétrochimie du Moyen-Orient qui se profile pour les dix prochaines années", a-t-il poursuivi.Certes, la demande européenne de matières plastiques a été soutenue l'an dernier (+ 3,5 % pour la production d'éthylène et + 3,8 % pour celle de propylène). Toutefois, les pétrochimistes n'ont pas intégralement répercuté la hausse du coût des matières premières (+ 87 % en moyenne) dans les prix de vente. Et force est de constater que la pétrochimie européenne est désormais mature. "Même si elle recèle encore quelques opportunités de croissance, l'Europe ne devrait plus représenter qu'un cinquième de la pétrochimie mondiale [contre un quart actuellement] en 2010 alors que l'Asie va continuer de grignoter des parts de marché pour capter 40 % des 450 millions de tonnes de matières plastiques produites dans le monde", selon le président du Scob.Explosion de la demande. Les capacités de vapocraquage, en cours d'installation au Moyen-Orient où on assiste à une explosion de la demande de matières plastiques, se traduisent par une augmentation des produits finis et semi-finis vers l'Europe et les Etats-Unis, constate Jean-Louis Besson. Le début de l'année 2005 ne marque aucune rupture avec un niveau élevé du prix des matières premières et une grande volatilité. D'où les risques de désindustrialisation en Europe et les recompositions déjà à l'oeuvre.En France, certains arrêts de vapocraqueurs sont d'ores et déjà programmés comme celui de Total à Gonfreville. Quant à la consolidation européenne, elle a déjà commencé comme en témoigne la cession en cours de finalisation de Basell par BASF et Shell à un consortium, celle des matières plastiques de Solvay ou encore la création en 2004 de Total Petrochemicals et d'Innovene par BP dans la perspective d'une introduction en Bourse partielle. Les pétrochimistes européens adoptent donc des modèles allant du tout industriel au tout financier, en passant par un mixte des deux.P. Mo.
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