GDF cherche une majorité pour sa privatisation

L'audition, hier, de Thierry Breton et de son ministre délégué à l'Industrie, François Loos, devant les députés de la Commission des affaires économiques, n'a pas permis de montrer que le projet de loi sur l'énergie, comprenant la privatisation de Gaz de France (GDF) en vue du mariage avec Suez, passerait comme une lettre à la poste. Sans surprise, le PS et le PC ont affirmé leur opposition farouche au projet.Jean-Marc Ayrault, le président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, a évoqué la possibilité de "30.000 à 40.000 amendements " pour obliger la majorité UMP à préciser ses positions. Il a aussi rappelé les engagements de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy dans le passé, à ne pas privatiser EDF et GDF. Si le PS renvoie la balle à l'UMP, c'est qu'il sait que la majorité présidentielle tarde à afficher une image d'union sur le projet. D'où le report à la rentrée d'un vote parlementaire sur le texte.Un calendrier spécial a même été mis en place avec, sans doute vers la fin août, la réunion pendant plusieurs jours de la commission des Affaires économiques sur ce dossier, qui sera ensuite soumis à l'examen des députés lors d'une session extraordinaire de l'Assemblée début septembre. Patrick Ollier, le président (UMP) de la commission des Affaires économiques, tout en estimant qu'un vote favorable sera plus difficile à obtenir en septembre qu'il ne l'aurait été en juin, se dit confiant en l'obtention d'une majorité sur ce texte. Il estime que le gouvernement ne prendrait pas, sinon, un tel risque.À ses yeux, si les opposants UMP au projet sont bruyants, ils ne constituent cependant plus qu'une petite minorité. Il s'étonne également des propositions de ceux qui évoquent des solutions alternatives comme celle de participations croisées entre Suez et Gaz de France, qui relèvent, à ses yeux, de la seule décision des entreprises. Thierry Breton a assuré aux députés que le gouvernement était prêt à étudier toutes propositions d'alliances pour Gaz de France et pas seulement celle avec Suez. Il a assuré qu'il s'agissait là d'une évolution majeure des pouvoirs publics sur le dossier. Et a promis que tout projet de mariage pour GDF serait discuté préalablement avec les parlementaires.GE et Enel à l'affût. Patrick Oilier souligne par ailleurs que la question du pôle Eau de Suez, essentielle aux yeux des élus locaux, constituera un point clé. Ce pôle eau doit en effet rester dans le groupe en cas de fusion entre Suez et Gaz de France. Mais il risque d'être cédé, peut-être à des intérêts américains, General Electric ayant par exemple fait connaître son intérêt si le mariage n'avait pas lieu et si Suez faisait l'objet d'une offre non sollicitée. Le groupe fait l'objet des convoitises de l'italien Enel, qui lorgne notamment son pôle énergétique belge .L'UMP se donne maintenant tout l'été pour resserrer les rangs autour du texte. Un document d'étape du rapporteur Jean-Claude Lenoir est attendu pour le 26 juillet. Il visera à répondre déjà à un certain nombre de questions, y compris sur des sujets collatéraux, objets de polémiques (voir ci-dessus) par exemple sur les tarifs de l'énergie.
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