Français et Allemands parient sur leur unité

" La crise au niveau du management est finie, maintenant il faut régler les problèmes industriels. " C'est le message qu'ont délivré Louis Gallois et Thomas Enders, les deux coprésidents exécutifs d'EADS, lors du séminaire organisé pour la presse, précédant le salon aéronautique de Farnborough. Dans l'atmosphère détendue de Lucknam Park près de Londres, les deux nouveaux capitaines, après le départ forcé de Noël Forgeard, prédécesseur de Louis Gallois, et de Gustav Humbert, PDG d'Airbus, ont souhaité tourner la page, sans alimenter de polémiques, mais sans non plus nier que le groupe a collectivement fait des erreurs de gestion.Le grand problème, c'est l'avion A380, dont les délais dans le calendrier de livraison ont précipité EADS dans la crise. Il est revenu à l'Écossais Tom Williams, vice-président exécutif des programmes, de faire un mea culpa général : " Nous avons péché d'autosatisfaction et d'arrogance. Nous avons sous-estimé la complexité de cet appareil, dans lequel nous avons injecté beaucoup plus de nouvelles technologies que d'habitude. " Au-delà des questions techniques - par exemple l'incohérence de certains détails entre le projet de l'avion simulé à l'ordinateur et la réalité -, c'est aussi la rapidité de réaction qui a fait défaut. Cela étant dit, Tom Williams, et les deux patrons d'EADS avec lui, réaffirment la solidité du projet A380. Un plan de remise en phase est en cours de réalisation, dont les éléments sont partagés individuellement avec les différents clients.Structure bicéphale. Le nouveau responsable d'Airbus, Christian Streiff, travaillera " pendant tout l'été " à la solution des problèmes. Louis Gallois et Thomas Enders ont également insisté sur le fait que la récente crise de management ne remet pas pour autant en cause la structure bicéphale franco-allemande du groupe. " Bien sûr, il serait plus confortable d'être seul maître à bord, mais nous sommes, Thomas et moi, pleinement complémentaires ", a affirmé Louis Gallois. Pour le Français, la structure bicéphale reste plus " un atout " qu'un problème. D'autant plus, ont martelé les deux coprésidents, que le groupe se porte bien.Au-delà d'Airbus, EADS se présente à Farnborough avec dans la poche le contrat signé le 30 juin dernier avec le département de la Défense américain pour la livraison de 322 hélicoptères légers (UH-72A) à partir de novembre 2006. C'est la première fois qu'un groupe non américain décroche une commande locale comme " prime contractor ". C'est le résultat des efforts conjoints de Fabrice Brégier, patron de la filiale Eurocopter, et de Ralph D. Crosby, le grand chef d'EADS North America, dont le pari de positionner EADS aux États-Unis est désormais en passe de réussir.
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