Inès de La Fressange, ambassadrice des soldes à Paris

Inès de La Fressange incarne toujours le chic à la française. En 2008, à 50 ans révolus, celle qui a longtemps prêté sa silhouette longiligne à la maison Chanel est, le temps des soldes, l'ambassadrice de charme de la Ville de Paris. " Maintenant que les présidents de la République aiment des ex-mannequins, je me suis dit que je pourrais jouer à la présidente ! " plaisante-t-elle.Pour six semaines, Inès de La Fressange, " grande dépensière de vêtements et vraie Parisienne ", est l'icône de Soldes by Paris, opération marketing organisée par la Ville de Paris, son office de tourisme, sa chambre de commerce et d'industrie (CCIP) et Maison de France pour promouvoir la capitale auprès des touristes étrangers. Tous les commerçants parisiens - 16.000 sont concernés par les soldes - y sont associés. Printemps, Galeries Lafayette et BHV en tête.De l'avis général, faute de moyens, l'édition 2007, première du genre, avait été un fiasco. " C'était une répétition ", tempère la CCIP. " Cette année on met le turbo ", a fait valoir Alain Barilleau, vice-président de la CCIP, dans des propos rapportés par l'AFP. Promue sur une centaine de sites Internet étrangers, la campagne Soldes by Paris bénéficie d'un budget de 500.000 euros.Réalisée par DDB Live, agence de communication événementielle, elle s'appuie sur un site Internet où les candidats à un séjour shopping dans la capitale pourront décrocher des offres promotionnelles de tour-opérateurs. S'y ajoute un réseau de cinq stands d'information installés dans la ville pour orienter les touristes vers cinq parcours de shopping repérés pour eux. Et, surtout, Soldes by Paris associe les hôteliers de la capitale pour faire venir des touristes étrangers, à prix cassés. Avec des nuits d'hôtel vendues 10 % à 55 % moins cher que d'habitude dans les 400 établissements partenaires de l'opération.RIVALISER AVEC LONDRES ET NEW YORKEn plein hiver, Paname en a besoin. " En janvier et février, entre les fêtes de fin d'année et avant les beaux jours du printemps, la fréquentation touristique connaît un creux ", explique Paul Roll, directeur général de l'Office de tourisme de Paris. Le taux d'occupation des hôtels parisiens chute alors à environ 65 %, contre 85 % en moyenne sur l'année 2007. Or, faire du shopping est la deuxième motivation d'un séjour touristique dans la Ville lumière : 60 % des touristes disent choisir la capitale comme destination pour ses commerces, derrière ses musées (80 %). Et le marché des dépenses des étrangers en goguette est fort juteux. " Paris est la ville européenne où les touristes dépensent le plus ", observe Paul Roll. Un touriste y débourse 209 euros par jour en moyenne, selon les chiffres de MKG Consulting. Voire plus pour les Japonais (276 euros) au même titre que les Britannique, et les Chinois (248 euros). Et, en 2007, ils ont été 29 millions à fouler les trottoirs de la capitale. Reste donc à les faire venir en plein hiver, lors des soldes, pour faire de bonnes affaires au Printemps, chez Vuitton et autres figures internationales du lèche-vitrines parisien. " Il ne faut pas rater ce moment de grande attraction touristique ", rappelle Lyne Cohen-Solal, adjointe au maire de Paris, chargée du commerce et de l'artisanat.Paris entend ainsi rivaliser avec Londres et New York, deux métropoles qui font débuter leurs soldes dès le lendemain des ventes de Noël. Mais aussi avec des destinations plus ensoleillées : Dubaï et ses centres commerciaux démesurés espèrent attirer 4 millions de visiteurs lors du Shopping Festival qui se déroulera entre le 24 janvier et le 24 février.UN VRAI DEFIPour Paris, première destination touristique au monde, ce sera un vrai défi. D'abord parce que l'euro fort pourrait calmer la boulimie d'achat des Asiatiques et des Américains. L'opération de charme pourrait aussi buter sur un obstacle majeur : l'ouverture des magasins le dimanche. Aux yeux des touristes, Paris reste une ville bizarre où, à quelques exceptions près, il est impossible de s'adonner au shopping le dimanche. Beaucoup choisissent donc de ne rester que deux nuits, quittant la capitale le samedi soir pour rejoindre d'autres cieux européens ou rentrer au pays. Au grand dam des 1.500 hôteliers parisiens et des restaurateurs.Les soldes d'hiver 2008 n'échapperont pas à la règle. " Les grands magasins n'ont pas réussi à obtenir l'autorisation d'ouvrir un sixième dimanche en 2008 pour les soldes d'hiver ", regrette Didier Lalance, directeur général du Printemps Haussmann.Comment dès lors faire de Parisla destination d'un week-end 100 % shopping ? La renommée d'Inèsde La Fressange ne suffira pas.
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