Les inquiétudes demeurent sur le niveau et le mode de financement

Réuni le 1er juillet, le comité de groupe de France Télévisions, instance représentative du personnel, a estimé que les arbitrages rendus le 25 juin par le président de la République pour financer la suppression de la publicité après 20 heures risquaient de " précipiter France Télévisions dans une crise financière et sociale majeure ". Huit des professionnels de l'audiovisuel qui ont participé à la commission Copé sur la nouvelle télévision publique, qui a rendu son rapport le 25 juin, s'interrogent de leur côté sur la pérennité d'un financement assuré par les taxes sur les chaînes privées et les opérateurs télécoms.En 2008, l'État s'est engagé à verser, en capital, 150 millions d'euros alors que France Télévisions prévoyait une chute de 20 % de ses recettes publicitaires. Mais ce montant, estimé par la commission Copé, part d'évaluations établies en mars. Depuis, l'assouplissement à venir à l'automne des règles de diffusion de la publicité a été annoncé et on ignore encore comment le marché publicitaire va s'adapter.JEAN-FRANCOIS COPE SE PORTE GARANT Pour les années suivantes, le niveau de la compensation budgétaire suscite des interrogations. La commission Copé a estimé qu'il fallait compenser, pour l'arrêt de la publicité après 20 heures, 450 millions d'euros en 2009, tablant sur le maintien de 200 millions d'euros de recettes en journée. C'est l'hypothèse sur laquelle travaille aujourd'hui le gouvernement. Mais le groupe France Télévisions craint une perte publicitaire plus importante, du fait du changement des règles de publicité sur les chaînes privées. Sans compter le coût des programmes supplémentaires pour remplacer la publicité (autour de 70 millions d'euros par an). Enfin en 2012, avec l'arrêt complet de la publicité, ce sont 200 millions d'euros de plus qu'il faudrait trouver. Un rendement supplémentaire que ne semble pas pouvoir produire la taxe de 0,9 % sur le chiffre d'affaires du secteur télécoms (estimé à 44 milliards d'euros en 2009), sauf à tabler sur des taux de croissance du secteur à deux chiffres. La commission Copé avait distingué le besoin de financement courant de celui destiné " à la nouvelle ambition du service public ", c'est-à-dire sa restructuration, sa transformation en " média global ", et un effort supplémentaire en faveur des programmes de création. Soit 200 millions d'euros jusqu'à 2012. L'essentiel - 140 millions d'euros dès 2009 - doit venir d'économies internes et de gains de productivité, que l'expertise demandée par le comité de groupe juge impossible sans suppressions d'emplois, le coût moyen d'un salarié de France Télévisions étant de 60.000 euros par an. Face à ces inquiétudes, Jean-François Copé a assuré hier qu'il serait " le garant des engagements de la commission sur la télévision publique [...] sur le modèle culturel, de création et sur le financement ".
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