Continental Automotive Systems va fermer d'ici à 2009 le site d'Angers (330 salariés) qu'il a repris en juillet dernier à Motorola. La filière électronique est-elle encore viable en France ?L'activité électronique française est condamnée en ce qui concerne la production de grandes séries, mais elle peut en revanche être maintenue sur des marchés de petites et moyennes séries, soit des dizaines de milliers de pièces par an. Mais il va falloir impérativement trouver une articulation entre le monde politique et les acteurs économiques pour préserver cette filière qui est capitale pour l'industrie française : c'est un outil stratégique, notamment pour les secteurs de la défense et de l'aéronautique.Pourquoi les rachats d'usines françaises par des groupes industriels ne fonctionnent-ils pas ?Le modèle échoue car la politique d'achat de ces groupes consiste davantage à acquérir des parts de marché que des ressources industrielles. Ils ont cru pouvoir compenser le coût élevé de la main-d'oeuvre par des prix de composants réduits grâce à des achats réalisés en grosse quantité. Mais même en cassant leurs prix pour rester compétitifs, ils se rendent vite compte que leurs structures ne sont pas viables. Ils sont donc contraints d'adapter leurs coûts pour retrouver une situation favorable sur le long terme, et finalement ils délocalisent en Europe de l'Est ou en Asie.Quels enseignements en avez-vous tiré pour le développement de votre groupe ?Celui-ci est basé sur un justeéquilibre entre production française et délocalisation. Nous avons créé une société de sourcing en Chine afin de cibler les four-nisseurs de composants électroniques (70 % de nos coûts) les plus compétitifs et nous avons une usine au Maroc de 70 salariés pour les productions à faible valeur ajoutée.La R&D (100 personnes) est un axe capital de notre stratégie. Enfin nous venons d'ouvrir une usine à Shanghai pour accompagner nos clients installés en Chine et approvisionner le marché asiatique.

latribune.fr

26 Sept 2008, 5:12

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