Le groupe RLD se prépare une croissance tirée à quatre épingles

L'improvisation n'est pas de mise lorsque l'on assure, comme le groupe RLD, la collecte et l'entretien quotidien de plus de 100.000 vêtements et de 200 tonnes de linge plat et d'articles d'hygiène pour les professionnels. " C'est un métier d'une rare complexité ", assure Daniel Desage, le président. C'est d'ailleurs pourquoi de plus en plus d'entreprises, tant dans les secteurs de la santé, de l'industrie, de l'hôtellerie, que de la restauration ou des services, externalisent cette fonction.RLD se charge donc d'acheter le linge ou les vêtements de travail pour le compte de ses clients - plus de 15.000 à l'heure actuelle - mais aussi de venir chercher ces articles et les redéposer une fois lavés dans le respect des normes environnementales et du Code du travail. " C'est un métier de services qui s'exerce sur la base d'un outil industriel, insiste le dirigeant. Le tout avec une forte connotation logistique, étant entendu que nous travaillons sur la base de contrats courant sur trois ou quatre ans. "Composé de 27 unités de production réparties sur toute la France, le groupe se situe en troisième position, derrière Elis et Initial, avec 11 % de parts de marché. " Très capitalistique, ce métier laisse peu de place à de nouveaux entrants ", observe Daniel Desage. Reste que le marché ne progresse que de 2 à 3 % par an, d'où la nécessité pour le groupe de faire preuve de pugnacité. Comme le montrent les 7,3 % de progression de chiffre d'affaires (à 133,6 millions d'euros) réalisés l'année dernière (près de 6 % de hausse prévus en 2007).DES COMMERCIAUX EMBAUCHESPour autant, 2006 a été " une année de transition " : le changement d'actionnariat (lire encadré) a impulsé des restructurations - dont la fermeture d'une unité - pour améliorer la productivité industrielle. Près de 10 millions d'euros ont été investis dans l'agrandissement et la rénovation de sites. " Nous allons vers une spécialisation de plus en plus poussée de nos blanchisseries ", commente Philippe Eugène, directeur des ventes et du marketing.Parmi les autres faits marquants de 2006, il faut noter la montée en puissance de l'activité " santé " grâce à la signature d'accords avec d'importants établissements hospitaliers. Les collectivités locales (agents de voirie, entretien des jardins, etc.) sont dans la ligne de mire de la société. " Ce marché n'a pas le même degré de maturité que les autres secteurs : son taux d'externalisation est encore très bas ", déplore-t-il. Aussi ce secteur ne représente-t-il aujourd'hui que 3 % de ses ventes. Cela devrait évoluer grâce à l'embauche de plusieurs commerciaux - et l'évolution des mentalités - l'objectif étant d'arriver à 10 %.Des perspectives qui nourrissent l'optimisme des dirigeants : ils prévoient de revenir à une meilleure situation au niveau de leurs résultats, obérés en 2006 par les remises à niveau. " Nous tablons sur une marge d'exploitation supérieure à 10 % en 2007, soit beaucoup mieux que les 4,8 % (hors frais de restructuration) dégagés en 2006, et même, que les 9,5 % obtenus en 2005. " En attendant d'approcher les 13,5 à 14 % que les dirigeants se sont fixés comme objectif. Entièrement rénové, l'outil industriel permet d'aller jusqu'à 160 ou 170 millions d'euros de chiffre d'affaires sans entraîner de gros investissements supplémentaires. C'est dire si la marge de manoeuvre existe.Les trois points forts de la société- Le groupe a fait l'objet en avril 2006 d'un LBO (rachat avec effet de levier) de la part du fonds d'investissement Sagard, désormais actionnaire à hauteur de 80 %, et de l'équipe de direction (20 %) emmenée par Daniel Desage, le président (photo ci-contre). Une opération qui s'inscrit dans la durée, ce fonds franco-canadien ayant un horizon d'investissement à moyen-long terme.- Son budget d'acquisition a été fixé à 25 millions d'euros. Il reste, de fait, de nombreuses petites blanchisseries industrielles, susceptibles de venir étoffer son réseau. C'est une tradition dans le groupe, né du regroupement de plusieurs entités, dont la politique de croissance externe a toujours été très active.- Les grandes restructurations sont faites. C'est ce qu'affirment les responsables : les années à venir devraient donc être caractérisées par une montée en puissance de sa productivité industrielle, d'autant qu'il dispose encore de réserves de capacité dans ses sites de production.
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