ECA propulse ses robots dans les secteurs civil et militaire

Son chiffre d'affaires de 80 millions d'euros en 2007 ne permettra pas à ECA d'atteindre le niveau de croissance de son exercice précédent. Avec un taux de 90 % enregistré grâce à six acquisitions, la société de La Garde (Var) avait carrément changé de dimension en 2006 dans son domaine des systèmes robotisés et de simulation. Il était passé de 38 millions d'euros à 72,3 millions d'euros de chiffre d'affaires. En 2007, le groupe s'est attaché à réussir leur intégration : trois des sociétés rachetées en redressement judiciaire redevenaient bénéficiaires. Et il a mis en oeuvre des synergies entre ses différents métiers.Pour le PDG d'ECA, Guénaël Guillerme, l'imbrication est accomplie à 90 %... au point qu'il guette d'autres opportunités. " Notre capacité d'endettement nous laisse une marge de manoeuvre, affirme-t-il. Nous suivons de près les restructurations qui risquent de toucher le monde aéronautique, suite au plan Power 8 d'Airbus. Lors de nos rachats précédents, deux fois sur trois, nous avons pris l'initiative. "Filiale à 51 % du groupe Finuchem, ECA et ses 600 salariés tablent maintenant sur 100 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2009 et une rentabilité supérieure à 10 %. Un objectif que la visibilité de son carnet de commandes lui permet déjà d'afficher. " En 2007, nous avons consacré beaucoup de temps à répondre à des appels d'offres, souligne le PDG. Cette charge a pesé sur notre rentabilité, mais elle a déjà débouché sur deux commandes pour un montant de plus de 10 millions d'euros relatives aux moteurs des futurs sous-marins français Barracuda. Sur ce programme, nous avons encore une douzaine d'offres dans les tuyaux. "En robotique sous-marine et terrestre, ECA négocie avec des " prospects sérieux ", tant en Asie qu'au Moyen-Orient, notamment pour ses robots de déminage. Elle a également livré récemment à la défense nationale un robot autonome de cartographie sous-marine et elle mobilise ses chercheurs sur la mise au point de robots de détection, relocalisation et destruction de mines qui devraient voir le jour à l'horizon 2009-2010. Le groupe, qui commercialise aussi des robots pour le combat urbain et la sécurité civile, enregistre parallèlement des succès dans les drones de surface. Il achèvera début 2008 la livraison à la marine française de sept bateaux téléopérés pour l'entraînement de tir au canon. D'autres pays s'avèrent intéressés.UNE PRODUCTION " TRES FLEXIBLE "Dans le secteur aéronautique, ECA attend pour 2008 le lancement des consultations sur le projet, retardé, d'Airbus A350 - avec l'espoir d'emporter quelques commandes. La PME a cependant continué à innover avec le lancement, l'été dernier, d'un simulateur d'entraînement au pilotage compatible avec les A320 et les Boeing 737. Côté civil, elle finalise la conception d'un simulateur destiné à la police et à la gendarmerie pour l'entraînement tactique à la poursuite en réseau de fuyards. " Le produit séduit déjà à l'étranger, assure le PDG. Nous fabriquons sur-mesure et en petites séries. Notre structure de production se doit donc d'être très flexible. "2008 devrait marquer aussi son déploiement aux États-Unis par le biais de 1Robotics, une société américaine dont elle détient une part minoritaire. L'implantation lui permettra de vendre certaines de ses technologies, sous licence, ou d'adapter son offre à ce marché à fort potentiel.Sur terre comme sous merFondée en 1936 et implantée à La Garde, près de Toulon (Var), la société ECA intervient sur de multiples secteurs : la robotique sous-marine et terrestre, les robots autonomes sous-marins (AUV), les équipements embarqués et de test, les simulateurs aéronautiques, navals et terrestres, etc. En 2006, 52 % de son chiffre d'affaires de 72,3 millions d'euros provenait de la branche défense-robotique et 48 % de la branche aéronautique-civil. Cette répartition est plus à l'avantage de la première qu'en 2007. L'export représente 34 % de l'activité du groupe. Impliquée par ses projets sur trois pôles de compétitivité (Mer, Pegase, Trimatec), elle consacre 15 % de son chiffre d'affaires à la recherche et développement. Le groupe industriel familial Finuchem, spécialisé dans la robotique, possède 51 % d'ECA. La société, cotée depuis 2004 sur Alternext, est également détenue à 46 % par des investisseurs. Le management dispose des 3 % restants.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.