Les délocalisations vers les pays à bas coûts font régulièrement la une de l'actualité. Mais un industriel du jouet peut-il encore vraiment faire le pari de produire en France ?Oui ! Si cette industrie a été amenée à délocaliser de plus en plus, c'est pour pouvoir satisfaire des consommateurs qui veulent acheter moins cher, plus et plus gros. Mais, outre les problèmes de sécurité rencontrés récemment dans ce domaine, d'autres écueils ne manqueront pas d'apparaître à ceux qui ont tout misé sur l'Extrême-Orient : des délais de livraison de plus en plus longs, un coût de transport en croissance permanente, des prix de revient en augmentation, etc.Quand avez-vous franchi le pas d'ouvrir votre propre usine ?J'ai inauguré en 2004 l'unité de production de Saint-Arnoult (Yvelines) où des jeux étaient encore fabriqués le 20 décembre pour des livraisons de dernière minute le 23 ou le 24 décembre ! C'est dire si nous sommes réactifs. L'intégration de la production est un atout dans ce secteur où il est impossible de connaître huit mois à l'avance les produits qui marcheront le mieux. D'autant que la durée de vie des produits est de plus en plus courte. Cela nous permet en outre de prendre le minimum de risque en stock en gérant des gammes de produits avec des ingrédients communs et des outils de production identiques.Comment faites-vous pour maintenir, malgré tout, des prix de vente acceptables ?Nous travaillons en circuit très court, pour éviter la dispersion des marges chez les sous-traitants. L'automatisation a par ailleurs été poussée au maximum pour être compétitifs. Cela nous permet de mettre sur le marché des coffrets à seulement 15 euros prix public. Vers la fin de l'année, quand la saison est à son comble, nous engageons des intérimaires pour faire face à l'afflux de commandes. Notre effectif, habituellement composé de neuf salariés, passe alors à plus de vingt personnes. En trois ans, nous avons triplé notre surface de production... Preuve que notre système fonctionne.

latribune.fr

26 Sept 2008, 5:10

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