Frédéric Lasnier : " L'informatique ne pourra échapper à la tentation low-cost "

Pourquoi baser votre développement dans des pays à bas coûts ?D'abord, par définition, pour des raisons de coûts ! L'informatique offshore propose des tarifs inférieurs de 40 % à 65 % à ceux du marché français. C'est un élément déterminant pour nombre de grandes entreprises. Mais aussi parce que nous pouvons trouver dans certains pays européens des compétences très pointues d'informaticiens, d'ingénieurs ou de chercheurs, alors qu'à l'inverse de nombreuses entreprises françaises, notamment des PME, connaissent des difficultés de recrutement. Pour certaines entreprises françaises, le succès de leurs innovations passe par l'offshore.Certains choisissent l'Inde ou l'Asie. Vous préférez la Roumanie et la Moldavie. Pourquoi ?Parce que nous avons choisi une stratégie low-cost francophone. La Roumanie et la Moldavie sont des pays francophiles et francophones proches de la France, où l'on peut se rendre rapidement pour maintenir notre réactivité. Tous nos salariés roumains parlent français, ce qui représente un élément déterminant pour certains de nos clients. La langue française n'est pas condamnée dans l'informatique pourvu que l'on parle aussi les autres langues, notamment l'anglais. Pour survivre et se développer, l'informatique française ne pourra échapper à la tentation low-cost.Après la Roumanie, ne faudra-t-il pas aller chercher moins cher ailleurs ?D'ici quelques années, le coût de la main-d'oeuvre en Roumanie sera devenu important, presque autant qu'en France. Aujourd'hui, il est plus intéressant de travailler en Moldavie qu'en Inde. Mais cela ne durera pas. C'est pourquoi une stratégie low-cost ne peut pas être le seul élément d'une stratégie de conquête. Nous avons aussi d'autres sources de réduction des coûts, notamment par notre organisation, où les frais commerciaux ne représentent que 8 % des charges contre 15 % à 22 % chez nos concurrents. Mon entreprise restera en Europe le plus longtemps possible. Mais il est vrai que je regarde aussi en Ukraine, au Vietnam ou au Maroc.
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