Les Ateliers Dixneuf poussent les feux de la croissance

Le goût retrouvé des feux de cheminée, renforcé par l'envolée du prix du pétrole, fait le bonheur des Ateliers Dixneuf. Créée en 1919, l'entreprise de ferronnerie, basée à La Romagne (Maine-et-Loire), a évolué, en 1975, de la réparation d'outils agricoles à la fabrication d'accessoires et autres produits pour la cheminée.Aujourd'hui, la PME familiale présidée par Robert Brin, époux de Colette Brin, la petite-fille du fondateur, revendique la place de leader français de l'offre globale dans ce secteur. Le catalogue présente 6.000 références réparties entre les accessoires métalliques (chenets, pare-feu, paniers à bois, etc.) et les produits techniques tels que les conduits et autres tuyaux émaillés pour les cheminées et les poêles.Le rachat en 1999 du fabricant de soufflets Desmoulin, près de Limoges, a complété les gammes. En une dizaine d'années, l'entreprise, qui n'était qu'un simple atelier, a pris une dimension industrielle et ne cesse de se développer. Le chiffre d'affaires, doublé en cinq ans, est attendu à 20 millions d'euros en 2007. La moitié provient de la vente des productions et le reste du négoce.L'emploi progresse dans les mêmes proportions avec une dizaine de recrutements par an en moyenne, marqué par un pic de 30 embauches en 2006. Tous les trois ans, la PME de 151 salariés doit pousser les murs pour adapter ses deux usines (15.000 m2 au total) au développement de son activité. Son expansion a même nécessité la construction d'un entrepôt de stockage de 3.500 m2 début 2007 pour être en mesure d'approvisionner en quelques jours les clients de la France entière. Le portefeuille est constitué pour 60 % d'artisans indépendants, pour 20 % d'enseignes spécialisées (Cheminées Philippe, Brisach, Le Droff, etc.) et pour le solde par des grandes surfaces de bricolage (Mr. Bricolage, Castorama, Leroy Merlin).Les Ateliers Dixneuf ont su préserver une fabrication 100 % française, en se positionnant sur le moyen-haut de gamme. " Nous ne savons pas faire des premiers prix et nous misons sur le service pour tirer notre épingle du jeu, explique Thierry Moyon, directeur général de l'entreprise depuis dix-huit mois. Nous nous présentons davantage comme des partenaires de fabricants et d'installateurs de cheminées que de simples fournisseurs. Notre rôle consiste non seulement à leur vendre le produit le plus adapté à leurs besoins, mais aussi à résoudre leurs difficultés techniques. "AMBITIONSL'entreprise intègre tout le processus de production : des études (en conception assistée par ordinateur) à la finition (peinture, microbillages) en passant par la tôlerie, l'emboutissage et la mécano-soudure.Pour doper son activité en France, le fabricant compte doubler en trois ans ses ventes dans les grandes surfaces de bricolage. Et faire passer la part de l'export de 6 % à 15 % du chiffre d'affaires d'ici à cinq ans. La priorité va être donnée aux marchés voisins de la France, soit par le biais des accords commerciaux avec des distributeurs locaux, soit par le recrutement de jeunes en contrat VIE (volontaire international en entreprise) ou encore par des opérations de croissance externe.Une gestion offensive des ressources humainesAvec une dizaine de recrutements par an dans des métiers en déficit de candidats (soudure, tôlerie, ferronnerie), la PME a dû appliquer une politique en ressources humaines offensive. Les difficultés sont accrues par le faible taux de chômage du bassin d'emploi local (aux alentours de 6 % dans cette partie du Maine-et-Loire) et la concurrence des grands donneurs d'ordre tels que les chantiers de Saint-Nazaire. Deux démarches ont été engagées. L'une consiste à établir des partenariats avec un réseau d'écoles afin de créer un vivier d'emplois. Des stagiaires et des jeunes en contrats de qualification sont accueillis, ce qui permet d'être plus réactif pour recruter. La deuxième démarche s'adresse aux salariés de l'entreprise, pour lesquels un plan d'évolution de carrière a été établi en fonction de leurs attentes, afin de les inciter à rester au sein de la PME. " Je veux que les gens soient là où ils ont envie d'être car c'est là qu'ils sont les meilleurs ", assure un responsable de la société.
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