La scierie Laglasse parfume le vin

Si la Lorraine est loin d'être reconnue comme une région viticole, elle l'est davantage pour ses forêts au coeur desquelles la famille Laglasse sélectionne des chênes compacts, au grain très fin et aux propriétés aromatiques remarquables. La scierie, créée en 1988 par Alain Laglasse et reprise par son fils Jérôme en 1996, traite annuellement 10.000 m 3 de bois brut, dont 7.000 m 3 pour le merrain, ces lattes de bois qui servent à fabriquer les tonneaux." La Bourgogne ou le Bordelais ne possèdent pas la matière première ", précise Alain Laglasse pour expliquer le succès de cette PME qui a réalisé lors de son dernier exercice, clos le 30 septembre dernier, 4 millions d'euros de chiffre d'affaires et 300.000 euros de résultat net.À l'origine spécialisée dans l'exploitation forestière et le négoce de bois, la PME s'est imposée sur ce marché du merrain pour se placer aujourd'hui dans les cinq premiers nationaux. " Après l'effet dévastateur de la tempête de 1999, cette activité nous a même permis de ne pas mettre la clé sous la porte ", se souvient le gérant, qui livre une quinzaine de tonneliers dans toute la France.En 2005, la société lance une nouvelle activité dont les premiers résultats sortent tout juste des ateliers. Après deux années de séchage à l'air libre, le bois non utilisé pour le merrain est revalorisé en produits alternatifs d'oenologie. Chauffées à une température de 180 à 200 degrés, les lattes de bois développent des arômes de vanille, de café ou de chocolat.Cette activité est destinée à l'export, notamment pour le Chili, l'Argentine ou l'Afrique du Sud, qui utilisent des cuves en inox dans lesquelles sont plongés ces inserts torréfiés. La méthode permet de bonifier naturellement le vin et de raccourcir le séjour en fût. " En France, le vin reste un produit noble et le vieillissement en fût de chêne demeure une tradition. Mais l'évidence économique fait que l'utilisation de bois torréfié s'imposera de plus en plus ", estime Alain Laglasse, qui partage le capital de la société à parts égales avec son fils. Le gérant pourrait réaliser à l'export 15 % de ses ventes cette année.Face à ce succès,les Laglasse construisent un nouveaubâtiment, qui sera opérationnel en 2008. Outre des bureaux plus fonctionnels, le projet d'un montant de 150.000 euros, prévoit un atelier dédié à la nouvelle activité, clos et à l'abri de la poussière. Une salle permettra également de procéder à l'emballage sous-vide et au cartonnage des lattes parfumées.
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