Partnaire élargit sa palette d'intervention

Par latribune.fr  |   |  652  mots
Il y a tout juste vingt ans, Philippe Gobinet, ancien cadre d'IBM et Total, rachetait Secrétariat Mobile. La petite entreprise de travail temporaire avait été créée à Orléans en 1952 pour placer les jeunes filles de l'école Pigier. Depuis, elle a connu une expansion rapide, avec 140 millions d'euros de chiffre d'affaires l'an passé, 200 salariés permanents, plus de 22.0000 intérimaires employés et 2.500 clients. À partir d'Orléans, Philippe Gobinet a étendu sa toile dans la région puis dans l'Ouest, en Bretagne.L'entrepreneur a également mis l'accent sur la croissance externe en rachetant plusieurs entreprises - dont SNTS et ses 17 agences. En un an, le parc d'agences est ainsi passé de 35 à 60 avec notamment plusieurs antennes à Paris et en Île-de-France. " Et ce n'est pas fini, explique Vincent Lembach, responsable de la communication du groupe. Nous visons 100 agences et 200 millions d'euros d'activité fin 2009 sur un grand quart Nord-Ouest de la France. " Le développement passera aussi par le renforcement du maillage et l'accompagnement de clients. À Mer, en Loir-et-Cher, par exemple, Partnaire vient d'ouvrir une petite agence pour suivre un de ses grands clients logisticiens. L'entreprise fait aujourd'hui partie des quinze premiers groupes de travail temporaire.CREATION D'UN CABINET DE RECRUTEMENTMais la PME veut dépasser ce simple créneau en s'ouvrant à " toute la palette des ressources humaines " comme la loi le permet désormais. C'est ainsi que le groupe - structuré autour d'un holding S2F et de plusieurs sociétés spécialisées ou géographiques - a créé un cabinet de recrutement, Partnaire Conseil. Il a aussi racheté une unité pour la formation et les bilans de compétences, Centre Ouest Formation. Et il développe des prestations de conseil ou d'ingénierie. " Nous ne voulons pas concurrencer l'ANPE, ironise Vincent Lembach, mais nous positionner sur certains créneaux haut de gamme, avec le recrutement d'ingénieurs ou de personnels pour les plates-formes pétrolières et la construction maritime. " Le groupe travaille ainsi dans la formation continue, dans le retour à l'emploi de RMistes ou encore dans l'insertion personnalisée des personnes handicapées, avec plus d'une centaine de placements cette année.Lié à de grands clients régionaux de la pharmacie, du cosmétique et de la logistique, Partnaire réalise 70 % des placements dans l'industrie, 15 % dans le bâtiment et 15 % dans le tertiaire. L'entreprise est, comme les autres, confrontée au problème de recrutement. " Le travail temporaire a parfois encore une mauvaise image, regrette Vincent Lembach. Et pourtant un intérimaire est moins précaire qu'un employé en fin de CDD. " Objectif prioritaire, donc : " trouver de bons intérimaires et les fidéliser ".Les salaires et les avantages sociaux n'ont désormais plus rien à envier à ceux de " l'emploi classique ". Le groupe aide ses intérimaires dans l'accès au logement, au crédit et transforme même 30 % à 40 % des missions d'intérim en CDI. En outre, Partnaire doit s'installer dans les " carrefours des métiers " et autres salons de l'étudiant pour recruter. Mais ce n'est pas toujours suffisant. Et l'entreprise s'apprête à recruter des intérimaires dans les pays d'Europe centrale et orientale. Paradoxalement, l'exercice est sans douteindispensable pour permettreà l'entreprise de maintenir sespositions dominantes dans leCentre-Ouest.Un réseau pour Le travail temporairePhilippe Gobinet, fondateur de Partnaire et vice-président du Syndicat des entreprises de travail temporaire, s'est associé à d'autres PME du secteur pour créer le réseau Domitis. Avec 350 agences sur 74 départements, un chiffre d'affaires de 800 millions d'euros et une place de 7e groupe de travail temporaire en France, le réseau Domitis peut négocier avec de grands comptes. Cette organisation est indispensable pour faire face à la concurrence des géants mondiaux du travail temporaire, qui signent, eux, des accords d'exclusivité de recrutement ­avec les grandes entreprises, notamment multinationales. Or les marges de développement des PME indépendantes de travail temporaire sont précisément localisées dans ces grands groupes.