MX passe sous pavillon suédois pour assurer son avenir

Il ne manque que le feu vert de la Commission européenne au protocole de vente, signé fin décembre, entre Alö et Mailleux, PME plus connue sous sa marque MX. " En devenant à 100 % propriété d'Alö, nous passons leader mondial en chargeurs " , argumente Jérôme Guillou, directeur marketing et communication de MX. Le groupe ainsi constitué pèsera en effet 250 millions d'euros de chiffre d'affaires, pour 40.000 chargeurs produits par an.En décidant, il y a un an, d'ouvrir leur capital, Lionel et Loïc Mailleux, dirigeants de la SAS, ne pensaient pas aller aussi loin. Mais la garantie d'Alö de "conserver la marque MX dans son segment haut de gamme les aconfortés , souligne Jérôme Guillou. Le souhait d'origine était d'ouvrir le capital de façon minoritaire pour permettre une levée de fonds. Mais lacandidature d'Alö nous a semblé la meilleure, entre son réseau de distribution, sa présence géographique additionnelle à la nôtre, sa maîtrise des pièces détachées d'origine et la complémentarité de nos gammes " . Alö se trouvera détenteur de quatre marques à forte notoriété : MX, Quicke, Rima et Veto.MARCHE A 85 % AGRICOLENé en 1951, MX - alors Mailleux Frères - construit son premier chargeur frontal en 1962. Aujourd'hui, 7.000 chargeurs quittent chaque année les 40.000 m2 de son site de production, basés à Acigné, près de Rennes. Positionnée sur le haut de gamme, la PME jusqu'ici à 100 % familiale conçoit et développe d'autres outils et équipements pour ces mêmes chargeurs. " Notre marché est à 85 % agricole, explique Jérôme Guillou. Pour le reste, il s'agit des vignes et vergers, des collectivités locales et des espaces verts, qui représentent un potentiel intéressant. " En plus de son site breton, MX possède deux filiales de distribution, en Allemagne et au Royaume-Uni. Outre sa présence dans quinze pays européens, la PME vend aussi en Australie, au Japon, au Moyen-Orient, en Afrique du Nord, en Amérique du Nord ou encore en Nouvelle-Zélande, où elle travaille " assez bien grâce à [son] importateur avec lequel [elle] est liée depuis quinze-vingt ans ". Au total, 40 % de sa production part à l'export, soit 25 % de son chiffre d'affaires. " Avec Alö, nous allons pouvoir nous attaquer plus aisément aux marchés nord-américains ", confie Jérôme Guillou.Le rapprochement entre ces deux grands de l'équipement de manutention pour tracteurs a été aussi favorisé par les pièces détachées d'origine. " C'est un marché qui se développe beaucoup, argumente Jérôme Guillou. Nous avons, par exemple, un accord avec Claas pour des systèmes de fermeture de chargeurs. Ces pièces représentent environ 20 % de nos résultats. Et 50 % pour Alö qui, selon nous, maîtrise mieux ce mode de fabrication. "Si la vente aboutit, Lionel Mailleux a d'ores et déjà annoncé son départ de la société. Pour les 480 salariés de l'entreprise, l'heure est à l'attente. Jérôme Guillou s'affiche serein : " Alö a tout intérêt à assurer notre savoir-faire, notre marque, et donc à pérenniser l'existant. "Une longue tradition À l'exportDepuis 2005, Mailleux SASne communique plus que sous marque commerciale MX. " C'est plus facile, notammentà l'international, assure Jérôme Guillou. L'export est depuis longtemps une stratégie de l'entreprise familiale. Nous avons ouvert une filiale anglaise dès 1985 et allemande en 1992 ", rappelle le directeur marketing. Aujourd'hui, MX veut aller plus loin et, poursuivant ses objectifs à l'Est, vise, grâce à Alö, les marchés nord-américains. " La forte présence d'Alö aux États-Unis et au Canada facilitera sans aucun doute notre pénétration dans ces marchés ", espère Jérôme Guillou.
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