Balsan soigne l'image des militaires

Tous les 14 juillet, au moins, la griffe Balsan tient le haut de l'affiche sur les Champs-Élysées. Ce jour-là, en effet, une grande partie des militaires qui défilent sur le bitume parisien est habillée par cette PME de Châteauroux. Ancienne manufacture royale, l'entreprise a été dirigée pendant un siècle, jusqu'en 1960, par la famille Balsan, qui dominait la ville. L'entreprise a ensuite connu quelques vicissitudes avant d'être intégrée au groupe Biderman.En 1996, Didier Oury, qui possédait quelques affaires dans le négoce, reprend l'entreprise en difficulté. " Je voulais devenir industriel, explique le PDG du groupe, d'autant que Balsan avait une bonne image qu'il fallait consolider. " Objectif aujourd'hui atteint pour Balsan, qui domine une partie du marché de l'uniforme. " Sur les grandes séries, poursuit Didier Oury, nous ne pouvons évidemment pas lutter contre la concurrence asiatique ou nord-africaine. Nous nous sommes donc spécialisés dans le prestige, les vêtements d'extérieur et les uniformes d'entreprises. " Même si tous ces uniformes sont réalisés et assemblés à Montierchaume, près de Châteauroux, où travaille une centaine de salariés, Balsan fait aussi tourner son petit atelier installé en Tunisie.L'entreprise est le confectionneur exclusif du Grand Uniforme de Polytechnique, fabriqué en whipcord, un mélange de laine et de polyester. Les petites mains travaillent vingt jours pour réaliser chaque uniforme conçu en sur-mesure intégral avec prise des mensurations pour chaque élève. " C'est ce qui nous met encore à l'abri des concurrents à bas prix, insiste Didier Oury, car cela demande du travail de précision, du doigté et un grand savoir-faire. "CONCENTRATIONÀ côté de ce petit marché de 450 pièces annuelles, Balsan s'est tourné vers d'autres grandes écoles militaires (de santé notamment) et vers des tenues de sortie ou de soirée pour la gendarmerie, les pompiers, l'armée. " L'évolution va vers moins de tenues de ville et davantage de tenues d'extérieur, observe le PDG. Nous nous sommes donc positionnés sur le marché des polaires ou des parkas et surtout des entreprises. " Fournisseur de Castorama ou McDonald's, Balsan veut participer à l'image des entreprises en apportant une certaine réactivité : la PME réalise les deux tiers de son activité avec des clientèles locales et avec de petites ou moyennes séries pour les pompiers, les harmonies municipales, les gardiens publics.Spécialiste de la confection, Balsan se devait de proposer des produits complets avec les gants, les bicornes, la passementerie. Didier Oury a donc constitué un petit groupe avec une unité en Loire-Atlantique pour les coiffures, une filiale (Baletex) pour les tenues de toile et les parkas, et VTN en Haute-Savoie pour les tenues plus techniques (gilets pare-balles, protection thermique). Balsan vient de racheter un petit concurrent, Houssard, spécialisé lui aussi dans le vêtement administratif et religieux. " Le marché est trop atomisé, insiste Didier Oury, notre développement passera donc par des coopérations avec des pays à bas coûts et par la concentration des entreprises. Nous voulons être un acteur majeur de ce mouvement. "
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