Solexia, une boulimie d'acquisitions tous azimuts

Solexia est un groupe pas comme les autres, dirigé par un entrepreneur dans l'âme qui a débuté dans les affaires en s'appuyant sur des... prêts étudiants. Car c'est à seulement 24 ans, en 1993, qu'Hervé Kratiroff a créé Valorel. Son premier petit groupe, composé de trois filiales, s'est développé dans l'immobilier : la première rachète des immeubles anciens, dont elle rénove les parties communes, et les revend par appartements ; les deux autres agissent pour le compte d'investisseurs. Ainsi, City Habitat assure la réhabilitation des logements et Régie Lécuyer la gestion et l'administration des biens immobiliers.CAP SUR L'INTERNATIONALUne formule qui a fait des émules puisque ceux-ci acceptent désormais de suivre Valorel à l'international. Le groupe vient en effet de réaliser sa première opération hors des frontières hexagonales, en République tchèque, où il a racheté un immeuble pour 38 millions de couronnes tchèques (1,4 million d'euros). La commercialisation a débuté - l'opération devrait générer quelque 2 millions d'euros de chiffre d'affaires - et la moitié de l'immeuble a déjà été vendue, essentiellement à des Français. " Les perspectives de plus-values sont belles : les prix au mètre carré sont de l'ordre de 2.000 euros et l'on peut imaginer que, dans une capitale européenne de cette envergure, ils vont encore grimper. Sans compter que le produit est intéressant en termes d'investissement locatif " , explique Hervé Kratiroff, qui ne cache pas ses ambitions de dénicher d'autres affaires à Brno, " où les rentabilités sont meilleures ", voire à Bratislava.Quand il n'est pas en Europe de l'Est, Hervé Kratiroff partage son temps entre Lyon (où siègent Valorel et un cabinet de RH spécialisé dans l'accompagnement des salariés d'entreprises en restructuration et repris en 2005 : Arcade Conseil) et la Haute-Loire. C'est là qu'il a pris sa première participation industrielle en 2003 (Les Salaisons du Val d'Allier) et c'est là aussi qu'il vient de boucler la dernière : Vey. " Cette société élève, abat, découpe et livre elle-même ses volailles label Rouge - les seules à bénéficier de l'appellation du Velay - à 450 clients situés dans un rayon de 250 km. Son dirigeant, très éprouvé par la crise aviaire - bien que l'entreprise n'ait perdu alors que 10 % de son chiffre d'affaires et de sa rentabilité - souhaitait passer la main ", explique Hervé Kratiroff, qui a encore trouvé là une entreprise répondant à tous ses critères d'investissement (lire encadré). Mais c'est la dernière entreprise qu'il pilotera lui-même. " Je touche les limites de mon modèle si je veux continuer à être présent toutes les semaines dans toutes les entreprises du groupe ", reconnaît-il.UN ALTER EGOPlutôt que de recruter un secrétaire général qui l'aurait " coupé des entreprises et des salariés ", l'entrepreneur a préféré trouver un " autre lui-même ". C'est à Éric Versini, son tout nouveau directeur général, qu'incombe donc la suite des opérations : entamer la deuxième vague d'acquisitions du groupe. Il a cinq ans pour reprendre cinq entreprises qu'il pilotera (sachant que, par an, Solexia dégage 3 millions d'euros de cash-flow et peut débourser 5 millions d'euros). " Ensuite, je trouverai un troisième larron pour continuer suivant le même modèle ", sourit Hervé Kratiroff.Solexia reprend (par LBO) des entreprises de moins de 10 millions d'euros sur des marchés de niche avec des produits stables et de qualité (hors effet de mode), avec une dépendance clientèle et fournisseurs faibles. " Je poursuis une logique entrepreneuriale et, si j'opère dans des secteurs différents, c'est que je n'ai pas trouvé d'entreprise répondant à mes critères dans un seul secteur ", explique Hervé Kratiroff. Solexia coiffe aujourd'hui Valorel (4,2 millions d'euros de chiffre d'affaires), Salaisons du Val d'Allier (6,5 millions d'euros), Vey (6,2 millions), Confibio (fabrication de confitures bio ; 0,3 million), Arcade Conseil (3,1 millions d'euros) et une société qui déroge au critère de proximité géographique : RMP Caraïbes (3,9 millions). Spécialisée dans le fret maritime, elle est la seule entreprise capable de livrer Saint-Barthélemy et Saint-Martin... Le groupe emploie 160 personnes .
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