Adial joue dans la cour des grandes fonderies

Entreprendre est un virus. " Gérard Moëbs, directeur général d'Adial, entonne ce credo depuis des années. Adial, petite fonderie implantée à Adriers, au coeur de la Vienne, est en fait issue de GM Métal, une société que Gérard Moëbs a revendue au changement de siècle. Le nouveau propriétaire de GM Métal, un groupe belge, ne veut pas poursuivre une production jugée " marginale " des alliages de zinc (14.000 tonnes) et d'alliages d'aluminium enrichi de cuivre, de magnésium et autres composants d'appoint (750 tonnes). Pourtant, aux yeux de Gérard Moëbs, même s'il s'agit d'un marché de niche, celui-ci existe, les clients sont fidèles et le savoir-faire est évident. Cerise surle lingot de zinc : la concurrence n'y est pas énorme.GROS CLIENTSIl décide donc de construire une unité dédiée à ces alliages d'appoint. Après un investissement de 2 millions d'euros, Adial lance sa production en 2002. Partie de 750 tonnes, celle-ci monte vite en puissance pour atteindre aujourd'hui4.500 tonnes. Le chiffre d'affaires suit la même courbe ascensionnelle : 5 millions d'euros en 2005, 10 millions en 2006 et 15 millions en 2007, avec 20 salariés." Nous achetons notre matière première - de l'aluminium pur - au London Metal Exchange. Celle-ci est fondue et transformée en lingots destinés aux fonderies de première fusion ", explique le patron poitevin. Avant de partir chez quelques gros clients (Citroën, Fonderie du Poitou, Montupet), l'aluminium passe par différents stades de préparation où lui sont adjoints les métaux nécessaires pour obtenir l'alliage demandé par le client. Les mélanges s'effectuent dans un four à induction d'une capacité de 1,2 tonne avant de passer dans un des deux fours de maintien (1,5 tonne de capacité) où l'alliage est traité par injection d'azote. Des louches automatiques versent le liquide incandescent dans des " goulotières " de 5 kg. Tout au long du process, une batterie d'analyses et de contrôles suit la qualité du produit.THEORIE DES " 3 S"Et c'est là sans doute la clé de la réussite de la société, que Gérard Moëbs appelle la théorie des " 3 S " : souplesse, service et savoir-faire. Elle suppose notamment une réelle transmission des savoirs au sein de la société et une responsabilisation du personnel, chaque opérateur contrôlant l'opération qu'il effectue, avec pour objectif final la qualité des produits. Mais, selon le dirigeant, le personnel ne peut s'impliquer que s'il se sent bien dans l'entreprise.À côté de son activité d'industriel, Adial développe un secteur de négoce. La PME poitevine s'est associée au géant norvégien Hydro Aluminium dont elle distribue les produits standard (environ 2.000 tonnes) auprès d'une soixantaine de clients. " Cela nous évite de faire ce type de production, qui n'est pas véritablement notre vocation ", précise Gérard Moëbs. Mais Adial ne fournit pas que le secteur automobile. Ses alliages vont également vers des fonderies spécialisées dans les petites et moyennes séries pour le bâtiment, l'électricité, la mécanique, l'aéronautique, etc. Bien implantée en France, la société veut élargir son horizon et porte maintenant son regard vers l'étranger, même si elle est déjà présente en Italie et dans la péninsule ibérique.
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