Nachet se bat à coups d'innovation

C'est sur l'un de ses microscopes que Pasteur a isolé le vaccin de la rage. Une photo de l'illustre homme, en compagnie de ce précieux outil, trône d'ailleurs dans les bureaux de l'entreprise. Nachet, entreprise fondée à Dijon en 1839, reste le dernier fabricant français de microscopes. Un Petit Poucet au regard des concurrents qui ont pour nom - sur le marché haut de gamme - Zeiss, Leica, Nikon et Olympus. Mais un Petit Poucet qui tient bon avec le savoir-faire de ses 14 salariés qui ont une ancienneté moyenne de vingt-cinq ans dans l'entreprise.Il y a quelques mois, la société a été rachetée à la barre du tribunal de commerce par deux associés qui jouent la complémentarité : David Boudot, diplômé d'une école de commerce, ex-dirigeant d'une société de location en matériel informatique qu'il a fondée, et Didier Perion, docteur en optique. Avec eux : Bourgogne Angels, le capital-risqueur Bourgogne Croissance Innovation et trois organismes financiers (Banque Populaire, Crédit Coopératif et Somudirec). Au total, 350.000 euros vont être injectés dans l'opération de reprise, pour financer les investissements aujourd'hui nécessaires." Dans les années 90, l'entreprise livrait encore tous les lycées et les collèges, explique David Boudot. Mais, en sept ans, la Chine est devenue le numéro un mondial de la microscopie, tirant le marché vers le bas. Nos perspectives de développement portent donc plutôt sur le microscope haut de gamme. " Et en la matière, Nachet, qui produit 2.000 microscopes par an, possède déjà de solides références. " Le comparateur balistique de la police scientifique, à Versailles, a été réalisé à 100 % chez nous ", souligne David Boudot. La pièce, de 300 kilos, coûte près de 60.000 euros. " Actuellement , détaille-t-il encore, à la demande de Jacques Perrin, réalisateur de Microcosmos, nous travaillons à la conception d'un microscope robotisé pour un film qui sera tourné en milieu aquatique. Nous souhaitons, de plus en plus, nous spécialiser dans le sur-mesure. " Y compris dans l'industrie, où Nachet est déjà fortement implanté via les machines pilotées par l'optique.VOLONTE D'EXPORTATIONAujourd'hui, l'entreprise souhaite se développer, y compris à l'export, où elle réalise 20 % de son chiffre d'affaires. Ses atouts : ses produits spécifiques, comme les comparateurs balistiques par exemple. Mais surtout, Nachet entend investir lourdement dans la R&D. Avec l'aide du cabinet lillois Actémis, elle va étudier les priorités en termes de nouveaux produits. D'ores et déjà, un projet semble bien placé : le développement d'un appareil mixte, entre le microscope optique et le microscope électronique, qui pourrait faire l'objet d'un projet de recherche réalisé avec l'université de Bourgogne, soutenu par l'Agence nationale de la recherche (ANR). Le but : renouer avec l'esprit d'innovation qui a caractérisé l'histoire de cette entreprise, à qui l'on doit les microscopes binoculaire et inversé.Grâce à ce plan d'action, qui passe également par un déménagement pour des locaux plus fonctionnels et plus modernes, Nachet espère faire passer son chiffre d'affaires de 1 million d'euros à l'heure actuelle à 1,5 million d'euros, avec 20 sa-lariés, d'ici à 2011. Le marché français des microscopes estestimé à 70 millions d'eurospar an.
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