JF Rey, des lunettes très en vue

S i JF Rey et Boz restent deux marques encore peu connues du grand public, Jean-François Rey s'affirme néanmoins comme l'un des designers les plus reconnus en matière de lunettes optiques et solaires. Ce créateur a fondé sa société, BLI DBP , en 1992 à Marseille. Et, ces dernières années, il semble abonné aux taux de croissance à deux chiffres : 5,7 millions d'euros en 2004-2005, 8,1 millions d'euros en 2005-2006 et 11,9 millions en 2006-2007. " Nous pensions faire 15 millions d'euros de chiffre d'affaires cette année. L'exercice se termine en mars et nous dépasserons les 16 millions d'euros. " Quant au résultat net, il suit la même tendance, s'envolant de 382.000 euros en 2004-2005 à 1,3 million d'euros en 2006-2007. L'entreprise, qui embauche régu-lièrement, compte aujourd'hui 33 salariés.Jean-François Rey contrôle 100 % du capital de BLI BDP, qui décline plusieurs marques, dont JF Rey pour les lunettes urbaines et Boz pour des montures plus décoratives et exotiques. Le designer s'adresse à une clientèle masculine et féminine. Mais c'est dans la lunette pour homme (60 % de son activité) qu'il a gagné sa notoriété, avec des montures en Inox, titane ou en acétate fait main. Ce produit réalisé à base de coton et de cellulose de bois permet d'obtenir une vaste palette de couleurs. Il s'agit de lunettes high-tech haut de gamme. La fabrication d'une branche en " ruban bouclé " a ainsi nécessité la mise au point d'une nouvelle technique de pliage.BDP conçoit ses montures à Marseille puis les fait fabriquer dans le Jura par une filiale, Ellaps, que la société contrôle à 50 %, ou par un des rares survivants de l'industrie jurassienne de la lunette. Ellaps réalise un chiffre d'affaires de 1 million d'euros. " Cette société ne travaille pas que pour nous ", précise Jean-François Rey. BLI BDP commercialise ses produits auprès d'opticiens multimarques, généralement indépendants.POSITIONNE SUR LE LUXELa société tente parallèlement de créer un réseau de distributeurs exclusifs. Une boutique JF Rey existe déjà au Japon, à Tokyo, et deux en France, à Paris et Tours. " Nous devrions ouvrir deux magasins à New York et en Autriche fin 2008 ou début 2009, annonce-t-il. Il s'agit pour l'instant de tests et cela ne remplacera jamais notre réseau traditionnel de distribution. "Positionnée sur une niche - le luxe -, l'entreprise a tout de suite visé l'international. Elle réalise 75 % de son activité à l'étranger et possède des filiales aux États-Unis et aux Pays-Bas. " L'Europe, hors France, reste notre marché le plus important, avec 40 % de notrechiffre d'affaires, note Jean-François Rey. Nous sommes présents dans tous les pays développés. Nous nous attaquons depuis peuau marché asiatique, en ciblant prioritairement la Chine. " LaPME va développer sa filialeaméricaine pour mieux se posi-tionner sur un marché à fort potentiel. Jean-François Rey s'apprête également à élargir sa clientèle en se positionnant sur les lunettesenfants et en redynamisant sonactivité solaire, pour l'instant en sommeil. Cette rapide croissance va imposer un déménagement en 2008, après un investissement de 1,5 million d'euros. " Mais nous resterons sur Marseille ", prometle créateur.Le prix de l'ambitionCe prix national, créépar la Banque Palatine en partenariat avec " La Tribune " et le soutien du groupe HEC, est destiné à valoriser la réussite et les initiatives des dirigeants de PME-PMI sur le plan régional, national et international. Six jurys régionaux ont distingué des lauréats dans trois catégories - croissance, internationalet reprise - et accordédes " coups de coeur ".Les lauréats de la région Sud-Est ont reçu leur trophée hier soir à Marseille.Un jury national désignerales trois lauréats nationauxdu Prix de l'ambition ainsique le lauréat du Prix spécial du jury. Ils recevront leur trophée, à Paris, le 10 avril.Un style très originalAutant produits correctifs de vue qu'accessoires de mode, les lunettes de Jean-François Rey trouvent un public grandissant, sur un marché lui-même en croissance de 3 % par an depuis une dizaine d'années. La niche qu'il occupe, le luxe, progresse sensiblement plus vite. Les fabricants italiens y occupent une place de plus en plus importante. Pour échapper à cette concurrence, le créateur français se décale par rapport à la tendance actuelle qui fait de la marque la raison essentielle de l'acte d'achat : pas de gros logo sur les montures, mais un style original. BLI BDP se différencie par la palette de couleurs utilisée et par le renouvellement biannuel de sa collection. " Nos concurrents sont de petites structures, italiennes, bien sûr, mais aussi japonaises, allemandes et américaines, observe le designer. Les géants italiens ne s'intéressent pas pour l'instant aux lunettes de vue haut de gamme. Ils restent cantonnés aux lunettesde soleil. "
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