Screen Research trouve la clé du succès aux États-Unis

Par latribune.fr  |   |  703  mots
Jusqu'où ira Yves Trélohan ? Depuis qu'il a repris en 2003 les rênes de Screen Research, il mène son développement tambour battant, avec un seul objectif en tête : en faire un leader mondial de son secteur. Cette PME nantaise conçoit et assemble des écrans acoustiquement transparents, dont la particularité est d'offrir une fusion totale entre le son et l'image grâce au placement des enceintes derrière l'écran.Destinées à équiper les installations de home-cinéma haut de gamme, ces petites merveilles offrent aux particuliers fortunés (un écran vaut entre 1.500 et 50.000 euros, et une installation 200.000 euros en moyenne) les mêmes sensations que dans une salle obscure. Un concept qui séduit une clientèle grandissante, puisque les ventes de Screen Research explosent chaque année : 1,1 million d'euros en 2004-2005 (exercice clos au 30 juin), 2,5 millions en 2005-2006 et 3,5 millions en 2006-2007, assortis d'un résultat net de 15 %. 90 % des ventes sont réalisées à l'international, dont 40 % aux États-Unis et 10 % en Asie. Yves Trélohan prévoit un chiffre d'affaires de 5 millions d'euros sur l'exercice en cours, et s'est fixé un objectif de 15 millions en 2011, avec un effectif de 70 salariés, contre une quarantaine aujourd'hui. À défaut de notoriété, Yves Trélohan a axé sa stratégie commerciale sur l'idée que sa société allait devenir le futur leader du marché. " Un vrai défi ", reconnaît-il. Pour atteindre ses objectifs, le dirigeant s'est positionné sur deux créneaux : le luxe et l'international.BREVETS INTERNATIONAUX" Le luxe permet de conserver une fabrication française et compense les handicaps européens tels que le manque de flexibilité, les coûts sociaux et la faiblesse du marché intérieur ", analyse-t-il. L'international visait à s'attaquer au marché le plus porteur dans cette niche, à savoir les États-Unis, où est vendue la moitié des home-cinéma de la planète. " C'est une erreur de considérer que le marché le plus proche de chez soi est son marché de référence, assure Yves Trélohan. Il est plus facile de vendre en Chine si le marché est demandeur qu'en Allemagne s'il ne l'est pas. "Pour renforcer sa présence outre-Atlantique et s'affranchir des partenaires commerciaux, Screen Research a créé en septembre dernier une filiale basée à San Francisco. Lancée avec sept salariés, elle table sur un chiffre d'affaires de 10 millions de dollars d'ici à 2011. Avec quatre brevets internationaux, l'innovation est également l'un des fondements de la success story de Screen Research. Soutenue par Oseo, la société investit constamment dans la R&D et prévoit un programme de recherche de 1,5 million d'euros sur 2008 et 2009 pour aborder de nouveaux marchés.De fait, forte de ses prises de position sur le segment du particulier, Screen Research vise maintenant les professionnels et le secteur des écrans non acoustiquement transparents, en restant positionné sur le haut de gamme. Pour conforter son modèle, Screen research a levé 1 million d'euros fin 2007 auprès de ses actionnaires historiques, des business angels qui détiennent 33 % du capital. Et la PME consolide aussi son implantation en France en investissant 1,8 million d'euros dans l'acquisition d'une usine en cours d'extension. À plus long terme, Yves Trélohan envisage des acquisitions d'entreprises pour constituer un groupe européen. La preuve que l'on peut être français, innovant et international." Sans les aides, je serais parti "Le PDG de Screen Research reconnaît que, sans les aides publiques, son modèle économique ne fonctionnerait pas et qu'il serait déjà " parti s'installer aux États-Unis ". Screen Research bénéficie de crédits d'impôts grâce à sa labellisation par l'État de jeune entreprise innovante. Oseo lui a accordé 200.000 euros de subvention et va financer la moitié de son programme de développement de 1,5 million. Plusieurs dispositifs de la région des Pays de la Loire ont été utilisés : prime à la création d'emploi, contrat d'aide au développement, prise en charge du salaire de trois jeunes en contrat VIE. Enfin, la Coface garantit son développement à l'export (300.000 euros sur trois ans en Asie) et soutient le lancement de la filiale américaine (1,5 million). Toutefois, si le dollar continue de baisser, Yves Trélohan envisagera d'assembler ses écrans aux USA.