Les actionnaires de Baccarat se déchirent

À quelques jours de l'assemblée générale des actionnaires de Baccarat qui doit se tenir mardi, le torchon brûle. Officiellement, l'entente entre les grands actionnaires est cordiale. Mais, en coulisses, aussi bien les dirigeants du fonds d'investissement américain Starwood, qui ont repris Baccarat dans la " corbeille " Taittinger il y a un an, que les actionnaires historiques du cristallier - les fondations Cognacq-Jay et Chambrun qui détiennent 34,1 % du capital - se déchirent. L'enjeu : le contrôle de Baccarat, une petite société en chiffre d'affaires (130 millions d'euros en 2005) mais une très belle marque de luxe, peu endettée (environ 8 millions). Et surtout l'une des seules maisons du secteur sinistré des arts de la table à afficher des bénéfices. Certes minces (2,9 millions) mais suffisants pour que Starwood rêve d'en faire le futur Tiffany.Le fonds s'est adjoint les services du cabinet McKinsey pour tracer les grandes lignes du plan de développement. D'abord rationaliser l'offre en réduisant le nombre de références. Tout en développant le réseau. Pour cela Starwood a besoin d'argent. Ainsi justifie-t-il l'inscription à l'ordre du jour de résolutions permettant une augmentation de capital. Dans l'entourage des fondations, on affirme être prêt et avoir les moyens d'accompagner une augmentation de capital qui contribuerait au développement de Baccarat. Mais on se montre suspicieux quant aux réelles intentions de Starwood. Pas question de risquer de laisser diluer sa participation. Ainsi les fondations s'apprêtent à utiliser leur minorité de blocage pour contrer ce projet.RENDRE DES COMPTESAUX ACTIONNAIRESL'existence de cette minorité de blocage est au coeur du débat. Malgré des démentis concernant la revente de Baccarat, le fonds américain doit rendre des comptes à ses actionnaires. Et la mariée sera moins belle lors d'une cession si le repreneur doit composer avec cette minorité encombrante. De leur côté, les fondations ne sont pas prêtes à céder leur participation à vil prix.
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