" Les Échos " de nouveau en grève pour leur indépendance

Les Échos ne seront pas en kiosques aujourd'hui et le site Internet ne sera pas alimenté. Selon les salariés du premier quotidien économique français, être racheté par Bernard Arnault ne peut que nuire à leur indépendance éditoriale et donc à leur crédibilité.Hier, les journalistes des Échos réunis en assemblée générale ont voté la non-parution du journal par 132 voix pour, 32 contre et 1 vote blanc, pour protester contre les propositions " inacceptables " faites par Pearson pour garantir son indépendance éditoriale en cas de rachat par LVMH. Hier matin, la Société des journalistes (SDJ) a claqué la porte d'une réunion avec David Bell, le président des Échos, venu avec des propositions qui ne reprenaient en aucun point celles des journalistes. " La rédaction s'est sentie flouée, d'où le vote massif en faveur de la grève ", souligne un rédacteur.Les rédactions des Échos (le quotidien, le mensuel Enjeux-Les Échos...) exigent désormais de Pearson l'ouverture immédiate de négociations avec la SDJ pour mettre sur pied un système qui garantisse " véritablement " leur indépendance. Et la SDJ de rappeler les deux points essentiels sur lesquels elle n'entend pas céder. D'une part, le futur propriétaire des Échos devra attribuer à la SDJ " une action de préférence lui permettant d'exercer un droit de veto sur toute modification statutaire portant sur l'indépendance des rédactions ". D'autre part, elle exige " la mise en place d'un comité éditorial de six membres dans lequel les représentants de la SDJ ont une voix prépondérante et disposent d'un droit de veto sur toute nomination ou révocation d'un directeur de la rédaction du groupe ".Concrètement, la rédaction adresse un ultimatum à Pearson fixé à demain. Ou l'éditeur anglais accepte de revoir avec LVMH sa copie en intégrant les propositions de la SDJ. Ou il passe outre et il prend le risque d'aggraver le conflit. La menace d'une grève illimitée est évoquée. Cette crispation intervient alors que LVMH, numéro 1 mondial du luxe, qui détient déjà La Tribune, le numéro 2 du secteur, envisage de céder ce dernier dès le rachat des Échos.
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