L'heure est à la reconquête pour les vins tricolores

Nous avons battu un record. Les visiteurs étrangers ont représenté un tiers du total ", se félicitait il y a quelques semaines Robert Beynat, directeur général de Vinexpo, le plus grand salon mondial réservé aux professionnels des vins et spiritueux. Les acheteurs internationaux étaient attendus de pied ferme par les viticulteurs et les négociants français. La consommation de vin ne faisant que baisser dans l'Hexagone, les producteurs tricolores se tournent plus que jamais vers l'export. Or, depuis 2000, mis à part les grands crus bordelais ou les champagnes qui sont parvenus à tirer leur épingle du jeu, les produits français n'ont fait que céder du terrain à l'export face aux pays dits du " Nouveau Monde " (États-Unis, Amérique du Sud, Afrique du Sud, Australie). Pour la première fois en 2006, les exportations tricolores sont reparties à la hausse aussi bien en valeur qu'en volume pour atteindre 14,6 millions d'hectolitres.Si le très bon millésime 2005 a sûrement aidé, les initiatives prises par plusieurs groupes français sont encourageantes et laissent penser qu'il ne s'agit pas d'un sursaut mais bien d'un retournement. Comme en témoigne l'exemple de French Rabbit. Cette marque de vin lancée par la maison bourguignonne Boisset en 2005 en Ontario est aujourd'hui en Scandinavie et au Japon. Son conditionnement détonne avec les traditionnelles bouteilles en verre parées d'étiquettes quasi indéchiffrables par les consommateurs. Il s'agit d'une " brique " Tetra Pak d'un litre aux couleurs acidulées qui met en avant la marque et le cépage. Il existe une version 250 ml à boire à la paille. Boisset a aussi sorti en Amérique du Nord une bouteille en PET (plastique) à bouchon à vis sous la marque Yellow Jersey. " Ces produits sont destinés à concurrencer ceux du Nouveau Monde ", reconnaît Nathalie Bergès-Boisset, directrice de la communication du groupe." SOLUTION ANTI CRISE "" Les producteurs français doivent écouter le consommateur au lieu de lui imposer un produit, certes de qualité, mais peut-être inadapté à son goût. La France est riche de tant de terroirs et de vignobles qu'il est anormal qu'elle perde des parts de marché à l'étranger ", analyse Régis d'Indy, directeur commercial d'OVS, une société qui réunit une dizaine de coopératives vinicoles. OVS a créé en 2006 Chamarré, une marque de vin fruité multicépage, facile à boire et destiné à l'export. Autrement dit, ce vin allie les recettes marketing des pays du Nouveau Monde au savoir-faire des vinificateurs français. " Cette année, nous espérons écouler 3 à 4 millions de bouteilles ", espère ce dernier qui qualifie son vin de " solution anti crise ".
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