Concentration attendue chez les voyagistes

En France il y a autant de tour-opérateurs que de fromages ! " s'amusent les professionnels du tourisme. Plus de 200 entreprises réalisent au moins 1 million d'euros de chiffre d'affaires dans le voyage. Une situation inédite en Europe où généralement deux voire trois opérateurs au plus s'affrontent.Mais le paysage français pourrait changer en 2008. Les grands mouvements européens de concentration du secteur du tourisme devraient pour la première fois toucher la France. Le rapprochement en 2007 entre deux acteurs majeurs, l'allemand TUI et le britannique First Choice (12 milliards d'euros de chiffre d'affaires ensemble), met dans les mêmes mains deux majors nationaux : Nouvelles Frontières et Marmara, respectivement numéro deux et cinq en France. Ils cumulent 2,6 millions de clients. Si officiellement aucune fusion des deux entreprises n'est prévue, des synergies sont attendues dès les premières semaines de 2008. Ensemble, les deux acteurs français (plus de 1,5 milliard d'euros de chiffre d'affaires cumulé sur la base de l'exercice 2006) seront de taille équivalente à celle du Club Méditerranée avec sa filiale Jet Tours. Et ils seront trois fois et demi plus importants que Fram, le numéro trois du marché.QUERELLE AUTOUR DE FRAMMais l'autre major européenne du tourisme, issue de la fusion en 2007 de l'allemand Thomas Cook et du britannique My Travel (qui pèsent 12 milliards d'euros de chiffre d'affaires), n'a pas l'intention d'abandonner le marché français à son grand concurrent. Sa filiale, Thomas Cook France, propriétaire d'un réseau de 450 agences de voyages et d'une activité de tour-opérateur à sa marque, est à la recherche d'acquisitions. Elle ne cache pas son intérêt pour Fram. Ce groupe est au coeur d'une querelle familiale qui pourrait être tranchée en justice à la fin janvier. Cela pourrait ouvrir la porte à une recomposition de son capital. De plus, selon une rumeur récurrente, Thomas Cook convoiterait le suisse Kuoni. Ce dernier ne se voit pas uniquement comme une cible. En France, il détient une participation symbolique de 1,5 % dans Voyageurs du Monde et il souhaiterait l'augmenter. Enfin, Voyageurs du Monde est lui lui-même doté d'un autre actionnaire plein d'ambition, la société de gestion Richelieu Finance. Elle multiplie les participations dans le tourisme : 12 % dans Kuoni, 20 % du Club Méditerranée et 1,4 % de Voyageurs du Monde. Pour cet investisseur qui mise clairement sur une concentration du secteur, le grand Monopoly du tourisme est sur le point de commencer.
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