L'automobile américaine en plein marasme

Le marché automobile américain est en panne. Les ventes ont à peine atteint 16,1 millions d'unités l'an passé selon les experts, soit le plus bas niveau depuis 1998. Avec un plongeon accentué en décembre. On est loin des 16,95 millions de 2005. Et 2008 devrait être pire encore. Les prévisionnistes pronostiquent un marché autour de 15,5 millions de véhicules seulement. Même si Rick Wagoner, patron de General Motors, parie officiellement sur une stabilité pour ne pas affoler Wall Street. Il n'en table pas moins sur un médiocre premier semestre. La crise de l'immobilier et la flambée des prix du carburant, qui ont triplé depuis 2001,devraient donc continuer à plomber le marché.Dans ce contexte, les Big Three de Detroit ont encore perdu du terrain outre-Atlantique en 2007, même si leur compétitivité industrielle et la qualité de leurs produits se sont fortement améliorées ces dernières années. Les ventes de GM ont régressé de 6 %. D'après les estimations, celles de Chrysler ont reculé de 3,5 %. Ford a carrément plongé de 12,4 % et s'est fait doubler d'un cheveu par Toyota. La part de marché des trois constructeurs américains est désormais à peine supérieure à 50 %, alors qu'elle atteignait 54 % en 2006. Dans le même temps, les japonais ont de leur côté poursuivi leur offensive, détenant 37 % environ du gâteau automobile outre-Atlantique, contre 35 % l'année précédente. Handicapés par le cours élevé de l'euro, les européens sont restés quasi stables à 7 %. Lescoréens frisent les 5 %.DESAFFECTION POUR LES GROS 4X4La longue dégringolade des Big Three est accentuée par la désaffection des Américains pour les gros 4x4 et les pick-up, la spécialité de Detroit. Les consommateurs américains n'en reviennent pas pour autant aux braves berlines d'antan. Mais ils s'orientent vers des light trucks plus petits et moins voraces, un segment que les japonais grignotent depuis une décennie. Du coup, les constructeurs du Michigan découvrent les vertus de l'écologie avec un intérêt croissant pour les biocarburants ou le diesel, aujourd'hui quasi inexistant aux États-Unis. Ils multiplient aussi les modèles hybrides. Le dernier salon de Los Angeles, en novembre dernier, a ainsi été l'occasion d'annonces spectaculaires sur de futurs modèles plus économiques. GM a alors affirmé que l'appoint d'une motorisation électrique permettrait à son énorme pick-up Chevrolet Silverado de diviser par deux sa consommation en ville.Ford, le constructeur américain le plus " écologique ", n'a toutefois immatriculé que 18.500 4x4 Escape et Mercury Mariner hybrides sur les neuf premiers mois de 2007. Sur la même période, Toyota a écoulé onze fois plus de véhicules hybrides que son rival aux États-Unis.
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