Le Stade de France décidé à persévérer dans le spectacle

Seule infrastructure conçue pour la Coupe du monde 1998, le Stade de France, qui a accueilli l'inoubliable victoire des Bleus contre le Brésil, fêtera ses dix ans le 28 janvier. À l'heure où les clubs de football tentent de rénover leurs stades, afin d'en faire de nouvelles sources de revenus, celui de la Plaine-Saint-Denis se porte de mieux en mieux. Sur l'exercice clos à la mi-2007, le consortium détenu à deux tiers par Bouygues et à 33 % par Vinci, a réalisé un chiffre d'affaires de 110 millions d'euros (+ 10 % et dont les deux tiers grâce au sport) pour un résultat net légèrement inférieur à 10 millions d'euros. Le consortium perçoit toujours une indemnité de 12 millions d'euros par an, versée par l'État depuis le départ et jusqu'en 2025, pour compenser l'absence de club résident. En échange, le concessionnaire acquitte auprès des pouvoirs publics la moitié de son bénéfice avant impôt. " Depuis l'an passé, la redevance équivaut au moins à la subvention, cela ne coûte donc rien au contribuable ", répond le directeur général.MODELE ECONOMIQUE Pour remplir ses 80.000 places, le Stade de France s'est dès 1998 diversifié dans le grand spectacle (Bigard, les Rolling Stones, Aïda ), les soirées grand public et les conventions d'entreprise, jusqu'à se tourner vers la production. " Nous avons réalisé 18 productions ou coproductions en dix ans. Nous avons 5 ou 6 projets cette année et nous allons, avec "Ben-Hur"et "Carmen", commencer à faire tourner nos productions à l'international " , a expliqué le directeur général du consortium Philippe Collin-Delavaud. Ce modèle économique diversifié, issu d'un accident de l'histoire, s'est transformé en stratégie pérenne et rentable, que le consortium n'est pas prêt d'abandonner. Exit donc le projet du club résident. " Seul le PSG pourrait se poser la question. Et il ne se la pose pas. Le problème, c'est qu'il faudrait un club de Ligue 1 suffisamment à l'aise pour remplir 60.000 places en moyenne. En outre, un bon club, c'est environ 25 matchs par an. Notre programme serait beaucoup moins diversifié " , explique le directeur général, qui a programmé 30 événements pour 2008. Il serait alors beaucoup moins facile alors de commercialiser à l'année les 168 loges VIP (2.800 places) et les 7.000 places entreprises, qui représentent à elles seules un tiers du chiffre d'affaires.De toute façon, même un bon club de Ligue 1 ne parviendrait pas à égaler les performances de la programmation actuelle, le taux de remplissage ayant été en 2007 supérieur à 90 %, hors Coupe du monde de rugby, soit une moyenne de 72.000 billets. Mais, pour les clubs de foot, le Stade de France, qui est candidat à l'Euro 2016, est un exemple hors de portée.
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