Microsoft de nouveau dans le collimateur de Bruxelles

Décidément, la hache de guerre ne sera jamais définitivement enterrée entre la Commission européenne et Microsoft. Hier en effet, Bruxelles a ouvert deux nouvelles enquêtes contre le géant américain, soupçonné d'abus de position dominante. La première fait suite à une plainte déposée le 13 décembre par l'Ecis, une association qui regroupe les principaux rivaux de Microsoft parmi lesquels Nokia, IBM, Adobe, RealNetworks et Red Hat. L'Ecis accuse l'éditeur de logiciels de ne pas fournir suffisamment d'informations pour faciliter l'interopérabilité entre sa suite bureautique Office (Word, Excel, PowerPoint, Outlook) et les produits de ses concurrents. La seconde plainte émane de l'éditeur norvégien Opera (également membre de l'Ecis) qui reproche à Microsoft d'équiper automatiquement ses systèmes d'exploitation (Windows, Vista) du navigateur Internet Explorer. Ce comportement ayant pour conséquence d'empêcher les concurrents (dont le produit d'Opera) de se développer.LE PIRE EST A CRAINDRE Dans son communiqué, la Commission précise que l'ouverture des enquêtes ne signifie pas qu'elle a la preuve des infractions. Mais pour Microsoft le pire est à craindre car Bruxelles s'appuie sur l'arrêt rendu le 17 septembre 2007 par la Cour européenne de justice de Luxembourg qui a confirmé la condamnation du groupe américain pour abus de position dominante.Cette décision, qui faisait suite à huit ans de procédure entre les deux parties, a été considérée comme une grande victoire pour la Commission. En effet, outre une amende record (497 millions d'euros plus 280 millions de pénalités), la firme de Bill Gates a été obligée de commercialiser une version de Windows sans le logiciel multimédia, Media Player. Mais surtout, elle s'est vue contrainte de fournir des informations techniques à ses concurrents pour assurer l'interopérabilité entre Windows et les autres solutions du marché.Lorsque, le 22 octobre 2007, Microsoft avait annoncé qu'il ne ferait pas appel de ce jugement, il pouvait espérer en avoir totalement fini avec Bruxelles. Mais c'était sans compter sur la pugnacité de ses adversaires qui ont su se faire entendre par Neelie Kroes, la commissaire européenne à la Concurrence. " On savait que c'était une possibilité mais nous avons quand même été surpris ", avouait-on hier chez Microsoft.Car, depuis la sortie du nouveau système d'exploitation Vista l'an dernier, la grogne est montée d'un cran chez les rivaux de Microsoft. Vista intègre en effet de nombreuses nouvelles fonctions qui entrent en concurrence directe avec les solutions développées par Adobe, Symantec et IBM. Enfin, les rares éditeurs de navigateurs Internet encore sur le marché espèrent rééditer le coup du Media Player pour forcer Microsoft à vendre son système sans Internet Explorer.En attendant, l'éditeur promet vouloir collaborer avec la Commission pour prouver qu'il n'est pas en faute.Une procédure fleuve1999 : La Commission européenne reçoit les premières plaintes pour abus de position dominante contre Microsoft.Mars 2004 : Bruxelles condamne l'éditeur à 497 millions d'euros d'amende.Septembre 2007 : saisi par Microsoft, le tribunal de première instance de Luxembourg confirme l'amende.Octobre 2007 : Microsoft se plie aux injonctions de Bruxelles.
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