Vers une taxe élargie pour financer France Télévisions

Depuis que le président de la République a parlé, Bercy et le ministère de la Culture se sont mis au travail pour étudier les modalités de la compensation budgétaire à apporter à l'audiovisuel public, une fois privé de publicité sur ses antennes. L'Élysée supervise : son secrétaire général adjoint, François Pérol, préside le groupe de travail interministériel chargé de lepiloter.PLAN SOCIAL POUR UNE PARTIE DES 300 SALARIES Aux quelque 830 millions d'euros de recettes publicitaires qui seront perdus par France Télévisions, il faut ajouter le coût des programmes qui remplaceront les six heures de publicité diffusées chaque jour sur les antennes du groupe, et celui du plan social, qui ne manquera pas de toucher une partie des 300 salariés de la régie publicitaire. Il semble aussi acquis que la publicité va disparaître sur la radio publique, soit 45 millions d'euros de recettes supplémentaires à compenser pour Radio France. La facture s'élève ainsi à plus de 1 milliard d'euros, un peu allégée toutefois par le maintien, annoncé par Christine Albanel, des 80 à 90 millions de recettes annuelles de parrainage." La compensation n'est pas un problème mais une donnée ", aurait déclaré François Pérol au groupe de travail qu'il préside. La hausse de la redevance reste taboue. Nicolas Sarkozy a évoqué la taxation des recettes publicitaires des chaînes privées et une taxe " infinitésimale sur le chiffre d'affaires de l'accès Internet ou de la téléphonie mobile ". Bercy, la Direction du développement des médias et la Rue de Valois font donc les projections pour définir le niveau de taxe qui rapporterait le milliard recherché, sans trop obérer les marges des entreprises taxées. Mais même avec une taxe de 1 % sur la téléphonie et Internet, sans doute supérieure à " l'infinitésimal " présidentiel, et un doublement de la taxe de 5,5 % sur la publicité de TF1 et M6, que les deux groupes auront du mal à accepter, une étude réalisée par Omnicom ne trouve que 560 millions d'euros de recettes. Le compte n'yest pas.L'élargissement de l'assiette de la taxe est une hypothèse sérieuse. Elle s'appliquerait non seulement aux télévisions privées mais aux radios, voire à l'ensemble des médias bénéficiaires à des degrés divers d'une redistribution des investissements publicitaires, en tenant compte de la fragilité de certains comme la presse. La taxation de la publicité hors médias - 20 milliards d'euros de chiffre d'affaires - est aussi envisagée.Enfin, outre les fournisseurs d'accès Internet et les opérateurs de téléphonie mobile, la taxe pourrait aussi toucher le matériel électronique grand public permettant la réception de la télévision (PC, téléphones portables, etc.) un secteur évalué à 17 milliards d'euros. Autant de pistes dont le chiffrage est en cours avant d'arrêter le dispositif dans un projet de loi à présenter à la session de printemps.
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