Total condamné pour imprudence dans l'affaire du naufrage de "l'Erika"

Huit ans après le naufrage de l'Erika qui avait souillé400 kilomètres de côtes bretonnes, le tribunal correctionnel de Paris a tranché. Après sept mois de délibéré, il a jugé hier qu'il y avait " préjudice résultant de l'atteinte portée à l'environnement " .En reconnaissant pour la première fois en France le principe d'un préjudice écologique, le groupe Total SA, l'armateur Giuseppe Savarese, le gestionnaire Antonio Pollara et la société de contrôle maritime Rina ont été jugés " solidairement responsables " de cette " imprudence " . Ils ont été condamnés à verser 192 millions d'euros de dommages et intérêts. Conformément aux réquisitions du ministère public, ils devront également payer des amendes " maximales " pour " pollution maritime " . Elles s'élèvent à 375.000 euros pour les personnes morales Total SA et Rina. Et ne dépassent pas les 75.000 euros pour l'armateur Giuseppe Savarese et le gestionnaire du navire Antonio Pollara.Les quatre membres des secours ont été relaxés, comme le capitaine indien de l'Erika, Karun Mathur. Pour les communes les plus touchées par la marée noire, ainsi que pour les associations de protection de la nature, le compte n'y est pas. Si l'État a obtenu les 154 millions d'euros qu'il réclamait, les autres parties civiles sont loin des 850 millions demandés. Me Frédérik-Karel Canoy, représentant plusieurs associations et collectivités locales, salue ce jugement qui fera date dans le droit français, puisqu'il se veut " dissuasif " pour les affréteurs de navires. Mais, il se dit aussi " déçu " par le montant de la sanction financière, qui, selon lui, " n'est pas à la hauteur de l'étendue des dégâts ".DIX JOURS POUR FAIRE APPELDu côté de Total, Me Daniel Soulez-Larivière a affirmé qu'il allait conseiller à la compagnie pétrolière de faire appel. Selon le directeur de la communication de Total, le groupe a dix jours pour se décider. Tout en rappelant qu'il avait déjà versé " 200 millions d'euros d'indemnités ", pour compenser notamment les avances accordées par l'État dans cette affaire, Total entend examiner " cette condamnation solidaire pour faute d'imprudence ". Selon le tribunal, Total SA n'a pas tenu compte de " l'âge du navire " - près de 25 ans - ni de " la discontinuité de sa gestion technique et de son entretien ".
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