Areva doit faire face aux ambiguïtés chinoises

cite>Areva traverse une période malaisée en Chine. Célébré comme le grand succès du voyage de Nicolas Sarkozy à Pékin à la fin novembre, le contrat de vente des deux îlots nucléaires de troisième génération, les désormais fameux EPR, serait loin d'être un long fleuve tranquille. Selon une personne désirant rester anonyme, " le contrat ne sera pas mis en oeuvre tant qu'Areva ne s'engagera pas de manière irréversible dans [le] transfert " de sa technologie sur le traitement du combustible.La présidente du directoire du groupe français, Anne Lauvergeon, avait signé avec l'électricien China Guangdong Nuclear Power Corp (CGNPC) ce qu'elle estimait être " le plus gros contrat mondial du secteur " pour un montant de 8 milliards d'euros, dont une partie seulement lui revenait directement, l'autre servant à rémunérer ses sous-traitants. Parallèlement, elle plaçait un grand espoir dans la signature avec China National Nuclear Corporation (CNNC), l'ancien ministère de l'Industrie nucléaire, d'une étude de faisabilité pour la construction pour un montant estimé à 15 milliards d'euros d'une centrale de recyclage de combustible, sans séparation du plutonium. Un élément imposé dès le début des négociations par le gouvernement français pour empêcher toute utilisation militaire.TRANSFERT TOTAL DE LA TECHNOLOGIE DE RETRAITEMENTAreva avait utilisé son savoir-faire dans le retraitement comme appât pour obtenir la vente des deux îlots en Chine, après avoir perdu, un an auparavant, un premier appel d'offres face à Westinghouse.Pékin demanderait aujourd'hui en échange le transfert total de la technologie de retraitement. Chez Areva, ces informations ont été hier " totalement démenties ". " Le contrat sur les centrales est en cours d'exécution et celui-ci suit un cours normal ; les négociations sur l'aval suivent également un cours normal. " Un élément vient conforter la position d'Areva : la durée requise par un tel transfert de technologie. Selon notre source, elle pourrait nécessiter quinze ans. Or les spécialistes assurent que, au vu de sa consommation, la Chine en aurait besoin dans quelques années. La construction d'une centrale sans transfert ne prendrait en revanche, selon Anne Lauvergeon, guère plus d'un an.Démêlés judiciairesAux prises avec de difficiles négociations, Areva est aussi indirectement mêlée à une affaire judiciaire. Selon différentes sources, Paul Felten, directeur marketing du pôle réacteurs nucléaires, s'est vu interdire de quitter le territoire chinois pendant deux mois. Son nom aurait été retrouvé dans les papiers d'un ex-vice présidentde CGNPC, aujourd'hui accusé de corruption. Il lui a été demandé de rester pour les besoins de l'enquête. Selon Areva, il est actuellement sur le chemin du retour. D'autres entreprises étrangères, notamment allemandes et japonaises, seraient également concernées.
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