Albert Frère investit dans les énergies nouvelles

On ne l'attendait pas là. Le 17 décembre, la Compagnie Nationale à Portefeuille (CNP), un des holdings d'Albert Frère, a annoncé son entrée au capital d'European Gas Ltd (EGL). Une société australienne travaillant principalement en France et en Belgique dans le domaine de l'exploration-production de gaz méthane présent dans les couches de charbon ou dans d'anciennes exploitations minières. Transcor Astra Group, la filiale de la CNP spécialisée dans le raffinage et le trading de produits pétroliers, de gaz et de charbon, devrait détenir 18 % du capital de la firme sous forme d'obligations convertibles, après avoir obtenu le feu vert des autorités de régulationaustraliennes. Cet accord a renforcé la capacité financière d'EGL, aumoment où il répondait à l'appel d'offres pour racheter Gazonor, l'ancienne filiale à 100 % de Charbonnages de France.Quelle est la logique d'un tel investissement pour la CNP ? Son intérêt pour ce secteur d'activité tient au fait qu'elle souhaite profiter à son tour de la formidable montée en puissance des énergies renouvelables. Être actionnaire d'une société jouant un rôle dans l'extraction de méthane, un gaz qui est vingt fois plus nocif que le CO2 dans l'atmosphère. Mais aussi appeler à faire de la séquestration de CO2 ne peut que séduire Albert Frère au moment où les questions d'environnement deviennent stratégiques. Selon nos informations, la CNP cherche à se renforcer dans tout ce secteur. " Tout ce qui touche aux énergies nouvelles et à l'environnement intéresse la CNP ", confie un proche du dossier.RESPECT DE LA BIODIVERSITELe holding d'Albert Frère, qui détient déjà deux tiers de ses actifs nets dans l'énergie et le pétrole, à travers ses participations dans Total et Suez, est aussi propriétaire du plus grand parc d'éoliennes en Belgique. Le groupe étudie aussi de près les développements possibles dans les biomasses de seconde génération. Pour la production de bio-éthanol et de biodiésel notamment. Mais pas dans n'importe quelle condition. La CNP semble attachée à développer ces nouvelles ressources dans des pays où cette technologie n'entrerait pas en compétition avec la consommation humaine et respecterait la biodiversité. Concrètement, le holding d'Albert Frère mettrait un point d'honneur à ne pas investir dans des pays producteurs de bio­éthanol qui privilégieraient la culture intensive, comme le Brésil.Parmi les autres niches innovantes, la CNP regarderait avec beaucoup d'attention les possibilités liées à la récupération du méthane lors du stockage des déchets dans les décharges. Suez Environnement et Veolia commencent à investir le métier. " Ce sont des domaines créateurs de valeur qui sont très porteurs ", conclut un connaisseur du dossier.
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