Dix-huit mois après le rachat du britannique Optimum, StudioCanal vient de signer le projet d'acquisition à 100 % de l'allemand Kinowelt, autre indépendant spécialisé dans l'acquisition et la distribution de films. Le montant n'est pas communiqué pour cette opération où la filiale de Canal Plus aurait été en concurrence avec l'indépendant américain Lions Gate, la société Alliance dont le franco-tunisien Tarak Ben Ammar est actionnaire, et des majors américaines. " Kinowelt a le même spectre d'activités que StudioCanal : il finance et acquiert des droits sur des films et les distribue en salles, en vidéos, en télévision et à l'international ", se félicite Olivier Courson, président du directoire de StudioCanal.Créé en 1987 par les frères Kölmel, Kinowelt gère un catalogue de 7.000 films. La société au chiffre d'affaires inférieur à 100 millions d'euros " est assez rentable ", assure sans plus de précision Olivier Courson. Sur un marché allemand confronté à des studios américains très offensifs, les fondateurs souhaitaient s'adosser à un groupe pour se développer. De son côté, StudioCanal bénéficiera d'un canal privilégié pour distribuer une partie de son catalogue de 5.000 films dans ce pays.Désormais présent sur les trois premiers marchés européens, qui représentent 230 millions d'habitants, StudioCanal veut proposer un réseau de distribution de films sur l'ensemble des médias, alternatif à celui des majors américaines. L'ensemble ainsi constitué représente un chiffre d'affaires global proche de 500 millions d'euros pour une marge opérationnelle de l'ordre de 12 % doté récemment d'une équipe de distribution internationale avec des relais à Londres et en Allemagne. Il dispose d'une capacité d'investissement annuel de " 200 millions d'euros " dans des films locaux, internationaux, explique Olivier Courson. StudioCanal a ainsi cofinancé, avec Fox, le prochain film de Mathieu Kassovitz, Babylon A.D., au budget de 70 millions de dollars, dont il garde les droits d'exploitation hors États-Unis. Avec le renfort de Kinowelt, StudioCanal se veut non seulement une alternative aux majors d'Hollywood, mais aussi leur interlocuteur.

latribune.fr

26 Sept 2008, 4:08

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