Les sidérurgistes plutôt optimistes pour 2008

Le monde de l'acier se retrouve, une fois encore, dans une situation paradoxale. Des prix spots qui flambent depuis un mois, après un creux prononcé cet été, tandis que la demande mondiale marque le pas, surtout aux États-Unis et en Asie. De quoi alimenter des scénarios inquiétants de " stagflation ". Au même moment, les deux principaux sidérurgistes allemands, ThyssenKrupp (douzième mondial) et Salzgitter ainsi que le coréen Posco (quatrième mondial) affichent leur optimisme en tablant sur une " solide " demande d'acier en 2008.Pourtant, Thyssen comme Posco ont souffert au dernier trimestre 2007, avec des bénéfices en recul respectivement de 30 % (chiffre provisoire) et 20 % par rapport au 4e trimestre 2006. Ce sont surtout leurs activités Inox qui ont peiné. Elles représentent 40 % des ventes de l'allemand et 20 % de celles du sud-coréen. Alors que 2006 fut exceptionnel pour l'Inox, les coûts flambent actuellement, notamment le nickel, tandis que les clients de l'électroménager et de la construction ralentissent leurs activités en Asie et aux États-Unis. L'Europe fournit les meilleures perspectives actuellement pour l'Inox. " Les carnets de commandes en Europe sont pleins pour janvier, février, voire mars ", affirme Vanessa Davidson, consultante chez CRU. Au niveau mondial, elle prévoit un marché de l'Inox en hausse de 8,6 % en 2008 contre + 1 % l'an dernier. " Si la demande aux États-Unis et en Asie ne se redresse pas rapidement, la hausse pourrait n'être que de 4 % à 5 % ", nuance-t-elle, cependant.ENORMES BESOINS CHINOISQuant à l'acier classique, tous les regards se portent outre-Atlantique. " Jamais l'acier américain n'a été aussi peu cher comparativement à l'acier européen ou chinois ", souligne Goldman Sachs. D'ailleurs, les importations, qui représentent 30 % de la consommation, ont chuté ces derniers mois. Depuis quelques jours, les sidérurgistes américains ont une nouvelle raison de se réjouir : leurs clients ont cessé en décembre 2007, pour la première fois depuis octobre 2006, de puiser dans leurs stocks. Bilan : Arcelor-Mittal comme les américains Nucor et AK Steel ont déjà annoncé de nouvelles hausses de prix.Même Posco, qui pourtant vend la grande majorité de son acier en Corée, a annoncé début janvier qu'il allait augmenter ses prix, dans la foulée de son grand rival asiatique Nippon Steel. Tous les sidérurgistes cherchent à anticiper un renchérissement du minerai de fer, qui pourrait aller jusqu'à + 70 % (voir page 17). Ces cinq dernières années, le prix du fer a triplé. Jusqu'à présent, la très solide demande globale d'acier, alimentée par les énormes besoins chinois, a permis aux sidérurgistes de ne pas en souffrir.
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