Bonus : les concessionnaires en sont pour leurs frais

Par latribune.fr  |   |  414  mots
Les textes sont en phase de rédaction. Ni les fonds, ni les organismes appropriés ne sont prêts. C'est la confusion ", constate un constructeur. Annoncé dans la précipitation début décembre, le système de bonus-malus sur les voitures neuves calculé en fonction des rejets de C02 exaspère les concessionnaires.Si les consommateurs payent eux-mêmes le malus, " ce sont généralement les concessionnaires qui avancent le montant des bonus, en le déduisant de la facture acquittée par le client. Mais ils n'ont pas encore pu se faire rembourser par l'État ", souligne Yves Pasquier-Desvignes, directeur des ventes d'Opel France. Même son de cloche chez Honda : " Les concessionnaires ne savent pas à quel service s'adresser. Les formulaires officiels ne sont pas disponibles. Rien n'est encore fixé ".Ces bonus, qui concernent les véhicules émettant au maximum 130 grammes de CO2 par kilomètre, varient de 200 à 1.000 euros. Voire 5.000 euros en théorie pour les modèles rejetant moins de 60 grammes. Aucun modèle, cependant, n'entre encore dans cette catégorie. En cas de reprise d'un véhicule de plus de quinze ans destiné à la casse, le concessionnaire doit ajouter un " super-bonus " de 300 euros.FORD ETUDIE UN SOUTIEN AU RESEAU Les sommes en jeu ne sont donc pas négligeables, les bonus concernant une part croissante des ventes (30 % environ en 2007), surtout au sein des marques généralistes. " Lors de notre dernier week-end portes ouvertes, plus de 70 % des commandes se sont portées sur notre Fiesta, dont toutes les versions sont éligibles au bonus ", affirme-t-on ainsi chez Ford. Au total, " nous estimons à 30 millions d'euros par mois l'avance de fonds accordée par les réseaux ", explique Patrick Bailly, président de la branche concessionnaires du CNPA (Conseil national des professions de l'automobile).Du coup, certains constructeurs comme Ford étudient un soutien financier de leur réseau. Toyota est pour sa part en pleine négociation avec ses concessionnaires.Les distributeurs sont d'autant plus consternés que le système définitif vers lequel on s'achemine " prévoit un remboursement au 15 du mois suivant ", poursuit Patrick Bailly. Soit une vingtaine de millions à avancer en moyenne chaque mois. En attendant, après le boom de décembre, le marché automobile français " accuse à ce jour une chute de 20 % sur un an " , indique Yves Pasquier-Desvignes. Et " les ventes de voitures à malus (25 % des ventes environ en 2007) s'effondrent, alors que ce sont celles qui génèrent les meilleures marges " , se lamente un distributeur.