Motorola paie son manque d'innovation

Pour son entrée en fonctions, Greg Brown, le nouveau PDG de Motorola, n'a pas eu la tâche facile. C'est à lui qu'est revenue la délicate mission d'annoncer les résultats catastrophiques enregistrés par son groupe en 2007. Pour cet exercice, le plus mauvais depuis 2002, l'équipementier américain a vu son chiffre d'affaires reculer de près de 15 % à 36,6 milliards de dollars, tandis que les pertes ont atteint 49 millions d'euros, contre un bénéfice de 3,6 milliards de dollars en 2006.C'est l'activité téléphonie mobile qui est responsable de cette chute avec un recul des ventes de 33 % (à 19 milliards de dollars) et des pertes opérationnelles de 1,2 milliard de dollars, contre un bénéfice de 2,7 milliards de dollars, un an plus tôt. Motorola, qui en 2007 a dû céder sa place de numéro deux mondial à Samsung, paie là son incapacité à se renouveler depuis le succès de son modèle Razr (prononcer razor). Plutôt que de profiter de cette dynamique qui, en juillet 2006, lui avait permis d'atteindre 22 % de parts de marché (13 % en 2007), le groupe américain s'est laissé distancer par ses concurrents. Le lancement raté du Razr 2 et le choix d'AT & T - le premier opérateur américain - de miser sur l'iPhone d'Apple ont également contribué à faire reculer les ventes de Motorola. " La demande pour certains de nos produits a ralenti, alors que le marché est de plus en plus compétitif ", a tenté de justifier Greg Brown.POURSUIVRE LA REDUCTION DES COUTSCette situation inquiète les analystes qui estiment que l'équipementier est aujourd'hui bien en peine pour remonter la pente : " Ils n'ont pas les téléphones que les gens désirent ", s'afflige Raimundo Archibold, un consultant de Kaufman Brothers. Certains actionnaires, comme Carl Icahn, appellent à la scission du groupe en trois entreprises afin d'isoler la téléphonie mobile des deux autres activités en bonne santé financière (les solutions de mobilité pour les entreprises et les infrastructures réseaux, dont les ventes ont progressé respectivement de 35 % et 11 %).Le calvaire de Greg Brown est loin d'être terminé. Le PDG de Motorola compte poursuivre la réduction des coûts et lancer de nouveaux modèles " afin de retrouver la profitabilité " , mais il a reconnu que le groupe devrait encore perdre des parts de marché dans la téléphonie mobile au premier trimestre 2008. En attendant, le titre Motorola cédait plus de 15 % hier à la Bourse de New York.
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