Chez Carrefour, le dossier est ouvert. Le distributeur réfléchit à unifier ses enseignes dans l'Hexagone, en faisant passer sous sa bannière les supermarchés Champion. Le groupe, qui a déjà opéré le changement en Espagne, doit trancher d'ici à fin mars. L'adhésion des propriétaires de magasins au projet sera essentielle : 400 des 1.026 magasins Champion sont détenus par des franchisés et des partenaires indépendants. Certains ont déjà un a priori favorable. " Ce serait une bonne opération pour les consommateurs et les franchisés ", estime Roger Rosnoblet, patron de Provencia, à la tête de 25 Champion. L'enseigne y gagnerait en attractivité et en force de frappe publicitaire, avec des campagnes pouvant porter sur un parc de 1.200 points de vente (hypers inclus). Côté activité, les tests menés depuis juin 2007 dans 13 magasins semblent concluants. Après transformation, les ex-Champion, dont l'assortiment a été gonflé avec le passage à l'offre Carrefour, affichent des ventes en hausse de 10% à 15 %, selon le groupe.COUT DE REAMENAGEMENTLa prudence reste toutefois de mise. " Plusieurs questions restent en suspens ", remarque la direction du groupe Altis (17 Champion). Au point que Coop Atlantique, partenaire de Carrefour sur le centre-ouest (40 Champion et 7 Carrefour), réserve sa réponse. Quel sera, par exemple, le coût de réaménagement des magasins ? Carrefour a évoqué une fourchette large de " 150.000 à 400.000 euros pour le remodeling simple d'un supermarché ". Un investissement qui sera à la charge des franchisés. Quelle sera aussi la politique de prix, sera-t-elle unique ou différenciée par surface de magasin ? Le groupe n'a pas tranché. À cela s'ajoute la question de la rentabilité des magasins transformés. " La politique de Carrefour est plus agressive que celle de Champion. Les marges seraient alors plus serrées en valeur relative, mais la masse de marges augmenterait en valeur absolue par l'effet de la progression des volumes ", raisonne Bertrand de Montesquiou, président de Guyenne et Gascogne, franchisé de 27 Champion.L'intérêt serait plus grand encore si la distribution obtient la faculté de négocier les tarifs de ses fournisseurs, comme le gouvernement s'y est engagé dans une réforme annoncée pour le printemps. " En rassemblant ses supers et ses hypers sous une même bannière, Carrefour se mettrait dans une configuration propre à faire jouer à plein l'effetde prime à la taille qu'autoriserala négociabilité des tarifs " , estime un analyste.

latribune.fr

26 Sept 2008, 4:11

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