L'industrie papetière retrouve le sourire

Pour la première fois depuis 2000, les papetiers français affichent leur satisfaction. Ce qui leur redonne le sourire : la poursuite en 2007 de la hausse de leurs prix de vente (+ 6 % en moyenne) amorcée en 2006 (+ 6 % par rapport à 2005). Mais le naturel prudent des industriels du papier reprend vite le dessus. " Il s'agit essentiellement d'un rattrapage après la lente descente aux enfers entamée fin 2000 ", nuance Jean-Paul Franiatte, délégué général de la Copacel, la fédération française du papier et du carton. Selon l'indice Insee, les prix de vente ont retrouvé dans le courant de l'été 2007 leur niveau de 2000.Surtout, l'industrie papetière française se réjouit du " meilleur équilibre entre l'offre et la demande " qui lui permet de voir sa rentabilité repartir également à la hausse. Entre 2006 et 2007, 18 machines à papier ont été arrêtées en France (sur 197), dont 10 dans le secteur de l'emballage. Quelque 3.500 emplois ont été supprimés, soit 17,5 % des effectifs. Après avoir reculé de 5 % en 2006, la production hexagonale de papiers et cartons a diminué de 1,5 % en 2007, soit 9,8 millions de tonnes. Ces restructurations ont permis de restaurer les marges. La rentabilité moyenne (Ebitda-chiffre d'affaires) s'est établie à 5 % en 2006, niveau " déplorable ", selon Philippe Leydier, président de la Copacel. " En 2007, elle s'est améliorée " , affirme-t-il sans autre précision.L'année 2008 s'annonce sous des auspices encore meilleurs, selon la Copacel. L'industrie papetière française table sur une poursuite de la croissance de la demande, à un niveau " équivalent " à celui enregistré en 2007 (+ 1,3 % en moyenne). L'an dernier, seuls le papier journal (- 4 %) et le papier pour emballage souple (- 2,6 %) ont vu leur consommation apparente baisser. À l'inverse, le segment " impression-écriture ", le plus important en volume, qui a beaucoup souffert, n'hésite pas aujourd'hui à évoquer " un changement de tendance sur lesmarchés ".POURSUITE DE LA FLAMBEE DES CHARGESQuelques points noirs viennent cependant assombrir ces perspectives. D'abord les incertitudes pesant sur la croissance économique mondiale - le papier étant très fortement corrélé au niveau de l'activité globale. Ensuite, la poursuite de la flambée des charges. La facture moyenne de bois s'est accrue de 15 % en 2007. Le prix de la pâte à papier a bondi de 16 % (+ 4 % en euros), de 27 % pour la pâte issue de papiers recyclés, l'amidon a augmenté de 30 %, le transport routier de 6 %... La Copacel ne voit pas d'améliorations à court terme sur ces postes.Une exception notable dans ce tableau : l'électricité. La profession se réjouit de voir sa facture se stabiliser en 2007 et 2008 grâce au tarif transitoire d'ajustement au marché (Tartam). Et après ? N'osant espérer une prorogation de ce dispositif, les papetiers préfèrent miser sur " une vraie concurrence des producteurs d'électricité dès la fin 2008 ".
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