Plan de Campagne : coup de frein à l'ouverture dominicale

S'il en était besoin, le nouvel épisode dans l'interminable feuilleton qui se joue à Plan de Campagne justifierait la volonté du gouvernement de remettre à plat les règles de l'ouverture dominicale des magasins. La plus grande zone commerciale de France, qui rassemble 400 commerces dans les Bouches-du-Rhône, cristallise depuis des années l'affrontement entre les partisans et les opposants au travail du dimanche. Et illustre la complexité d'une réglementation où foisonnent dérogations et cas particuliers. Plan de Campagne réalise 30 % de ses ventes (800 millions d'euros par an) le dimanche. Une exception alimentée par la bienveillance des préfets qui accordent des dérogations depuis quarante ans. La CGPME a commencé de contester ces pratiques en 2002. La CGT et la CFDT se sont depuis engouffrées dans la brèche, faisant de Plan de Campagne leur fer de lance dans la lutte contre l'ouverture dominicale. Trois jugements leur ont donné raison. Les deux premiers n'ont eu aucun effet, puisqu'ils étaient suivis de nouvelles dérogations." CASTASTROPHE ECONOMIQUE ET SOCIALE "La décision du tribunal administratif d'hier pourrait ne pas avoir davantage de résultat dans l'immédiat. " Plan de Campagne entre en résistance " a aussitôt annoncé l'UPE 13, la branche locale du Medef, qui bénéficie sur ce dossier du soutien de FO, de la CFTC et de la CGC. Les commerçants vont semble-t-il ignorer la décision de la justice et rester ouverts le dimanche, dans l'attente d'un appel qui sera déposé dans les tout prochains jours. Parallèlement, le président de l'UPE 13, Stéphane Brousse, va demander un rendez-vous au Premier ministre pour " faire accélérer le projet de loi qui permettra aux commerces d'ouvrir le dimanche ". Se satisfera-t-il du simple élargissement que le gouvernement semble vouloir opérer (il s'agirait de passer de 5 à 8 ou 10 ouvertures autorisées par an) avec davantage de prudence que la commission Attali qui recommande d'"autoriser plus largement" les ouvertures ? Pas sûr.Plan de Campagne, qui a construit son développement sur l'avantage concurrentiel que lui apporte son ouverture dominicale, a du coup négligé d'investir pour moderniser la zone. Privé du dimanche, ou à l'inverse confronté à une généralisation de l'ouverture dominicale, le centre commercial perdra de son attrait. L'UPE évoque alors une " catastrophe économique et sociale ", avec " la suppression de 1.000 emplois et un coup de frein à tous les projets de modernisation de la zone, qui doivent déboucher sur la création de 4.000 emplois ".
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