Direct Énergie dénonce le blocage d'EDF

Cela devait résoudre une partie des problèmes de concurrence sur le marché électrique. En acceptant, le 10 décembre, l'offre présentée par EDF destinée à accroître la compétitivité des opérateurs alternatifs, le Conseil de la concurrence pensait avoir trouvé un début de solution. Pourtant, Direct Énergie a décidé de dénoncer ces engagements. Il demande l'annulation de la décision du Conseil de la concurrence.Pourquoi une telle contestation ? Parce que, estime-t-il, " la mise à disposition par EDF d'un volume maximal de 10,5 TWh par an sur quinze ans plafonnera au mieux l'ensemble de ses concurrents à 5 % " du marché de masse. " L'ouverture du marché sera d'autant plus limitée ", poursuit Direct Énergie, " que les concurrents d'EDF ne pourront rivaliser avec ce dernier sans subir de pertes que sur la seule offre EDF PRO " , soit 450.000 petits professionnels et artisans passés depuis le 1er juillet 2004 sur le marché libre, tout en restant indexés sur les tarifs réglementés. Et encore, " de l'aveu même d'EDF, la première année, les opérateurs ne peuvent gagner de l'argent que s'ils limitent leur prise de contrat à 30 % de cette clientèle, quelque 150.000 petits artisans et professionnels, sur 32 millions de clients éligibles ".ENGAGEMENTS " CONTESTABLES" Le sujet est d'autant plus sensible que ces mêmes opérateurs vont se voir imposer des hausses de tarifs au fil des ans " en fonction de la situation du marché " pour au moins couvrir le coût de production, confirme EDF. " Autant dire que l'efficacité concurrentielle des engagements d'EDF est sérieusement contestable ", estime Direct Énergie.Ce débat sur la question des tarifs est d'autant plus délicat que le Conseil de la concurrence n'est pas autorisé à traiter les problèmes de concurrence liés aux tarifs réglementés, qui relèvent de la loi. Celui-ci a pourtant accordé à EDF la possibilité de " mettre en oeuvre une politique commerciale concernant sa clientèle pro, de nature à résorber inté gralement l'effet de ciseaux " entre les tarifs réglementés et les prix de marché. Ce qui lui permet à terme d'augmenter ses prix. Déjà, alors que son prix de revient s'élève à 32 euros le MWh, EDF négocie sur le marché de gros le même MWh à 42 euros.Cette question des tarifs réglementés risque d'empoisonner le débat pendant encore longtemps. Dernier épisode, la semaine dernière, lorsque l'État a bloqué la hausse des tarifs pour les industriels, réclamée par EDF. Sa tutelle a préféré retenir les arguments de la compétitivité française et de l'inflation à ceux présentés par la CRE, qui dès l'année dernière soulignait que les tarifs réglementés ne reflétaient plus les coûts de production.
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