Les majors américaines déçoivent au quatrième trimestre

Le prix du baril devient insoutenable pour les compagnies aériennes américaines. Sa cherté explique à elle seule le plongeon dans le rouge de la plupart des transporteurs au quatrième trimestre 2007 (octobre-décembre). Sur cette période, où le baril a atteint la barre des 100 dollars, leur facture de kérosène a en moyenne bondi de 30 %. Alors que les trois derniers mois de 2006 avaient été bénéficiaires pour la quasi-totalité des compagnies, la perte au quatrième trimestre 2007 s'est élevée à 79 millions de dollars pour US Airways, 70 millions pour Delta , 69 millions pour American , 53 millions pour United .Des montants qui ternissent des performances encourageantes sur l'ensemble de l'exercice. United a par exemple enregistré son plus gros bénéfice net depuis 1999 (403 millions). Et, à l'exception de Continental, qui doit sa bonne performance à sa moindre dépendance au marché intérieur que ses rivales, les rares compagnies qui ont dégagé un bénéfice au quatrième trimestre le doivent à l'efficacité de leur politique de couverture. Sans ses achats effectués longtemps à l'avance à un prix inférieur au prix du marché actuel, Southwest, la plus grosse low-cost de la planète (520 avions), n'aurait jamais publié son 67e trimestre bénéficiaire consécutif. Grâce aux 300 millions ainsi économisés, le transporteur texan a doublé son résultat net, à 111 millions.LES DEUX DERNIERES HAUSSES TARIFAIRES ANNULEESLes multiples augmentations des billets - jusqu'à six au cours du trimestre pour certaines d'entre elles - n'ont pas réussi à compenser l'envolée du prix du baril. Les soubresauts de l'économie américaine ne poussent pas à l'optimisme.Refusées par les passagers, les deux dernières hausses tarifaires des compagnies ont dû être annulées. Aussi, la tentative de Continental, vendredi, de doubler sa surcharge tarifaire à 40 dollars par aller simple sur les vols intérieurs sera suivie de près. Elle s'apparente à un dernier test pour conserver un certain pricing power . Alors que tous les yeux sont rivés sur l'économie américaine, les compagnies ne constatent pas un ralentissement de la demande. Mais dans la perspective d'une impossibilité de répercuter sur les billets l'augmentation de prix du kérosène (Delta prévoit déjà une hausse de sa facture de 1,3 milliard en 2006), plusieurs majors relancent des plans d'économies d'envergure. C'est le cas d'American et de United, qui prévoient de baisser leurs coûts de respectivement 150 et 200 millions en 2008. Plus que jamais, la cherté du kérosène constitue le facteur d'accélération de l'imminente vague de consolidation du ciel américain .
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