Wendel table sur une cession rapide d'Editis

Quatre ans après avoir racheté pour près de 660 millions d'euros Editis à Lagardère, le groupe Wendel envisage de remettre sur le marché le numéro deux de l'édition française. Officiellement, aucun mandat de vente n'aurait été confié à une banque. Mais, selon nos informations, Jean-Bernard Lafonta, patron du holding d'investissement, souhaiterait conclure la vente d'Editis au premier semestre 2008.Même si, en décembre, le patron de Wendel expliquait qu'il " n'avait engagé aucune cession, ni mandaté de banque " et qu'il était " confiant sur les perspectives " d'Editis, il semble que les choses se soient accélérées ces derniers jours. D'une part, Wendel a largement ouvert les cordons de sa bourse pour prendre 18 % de Saint-Gobain. Le prix déboursé s'élève à 4,85 milliards d'euros, dont 1,5 milliard payé sur ses fonds propres et le solde par emprunt bancaire. Mais, surtout estime un professionnel de l'édition, " aujourd'hui, Wendel a tiré le meilleur de l'acquisition d'Editis ".TENTATIVE DE RACHAT DE WOLTERS KLUWER MANQUEELa période est en tout cas particulièrement propice pour vendre le groupe d'édition qui emploie près de 2.400 collaborateurs et détient quelque 40 marques d'édition de Plon à Nathan en passant par Robert Laffont. Depuis son rachat en mai 2004, le numéro deux français de l'édition a vu son résultat net progresser régulièrement pour atteindre 41,5 millions d'euros en 2006 contre 7,3 millions en 2004. À la fin septembre 2007, il a réalisé un chiffre d'affaires de 541 millions d'euros, égal à celui de l'ensemble de l'an dernier à la même période.Autre point qui aurait poussé Jean-Bernard Lafonta à vouloir mettre en vente Editis, l'échec l'an dernier de la tentative de rachat de l'éditeur scolaire Wolters Kluwer pour environ 600 millions d'euros. Wendel se refusait hier à commenter ces informations qu'il qualifie de " rumeurs ".Racheté 660 millions d'euros en mai 2004, Editis, qui s'est depuis offert quelques jolies petites maisons d'édition (Le Cherche Midi, First, De Boeck...), serait estimé entre 750 et 950 millions d'euros. Parmi les candidats qui ne cacheraient pas leurs intérêts, deux italiens et un espagnol. Planeta, le premier éditeur ibérique avec près de 40 maisons d'édition, serait sur les rangs ainsi que les italiens RCS Media Group (Rizzoli) et Mondadori. Ce dernier, qui a racheté le groupe de presse Emap France l'an dernier, ne cache pas son ambition de se développer dans l'Hexagone. Quant à Rizzoli, qui fut candidat en 2004 au rachat d'Editis, il détient déjà Flammarion et semble donc toujours vouloir devenir un acteur majeur de l'édition en France. Hachette, numéro un français, lui, ne peut espérer que récupérer quelques morceaux, s'il y a une vente par appartements. Mais ce schéma a peu de chances de se réaliser.
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