Concentration en vue dans le ciel espagnol

Menacées d'asphyxie par la concurrence de leurs consoeurs étrangères, les compagnies à bas coûts espagnoles Vueling et Clickair songent à s'unir. Le principal actionnaire de la première, la famille Lara (par ailleurs propriétaire de la maison d'édition Planeta), a reconnu hier l'existence de " conversations avec des actionnaires de plusieurs compagnies, dont Clickair ", sans accord jusqu'ici. Confirmant ainsi les informations publiées par le magazine Expansión.Contrairement à ce qui se passe en Allemagne, ce sont ici deux compagnies en difficulté, quoique à des degrés divers, qui parlent rapprochement. La plus vulnérable est sans conteste Vueling, née en juillet 2004 et introduite en Bourse un an et demi plus tard, qui a connu en 2007 un véritable " annus horribilis ". Le départ du fonds Apax de son capital, la féroce bataille que se sont livrée ses actionnaires - la famille Lara exigeant le départ des gérants de la compagnie -, et plus encore la publication de deux avertissements sur résultats successifs : tout cela avait provoqué une chute du titre de 30 % en un seul jour en août dernier. Si la situation n'est pas aussi tendue chez Clickair, la low-cost lancée en octobre 2006 par Iberia et qui compte aussi parmi ses actionnaires l'entreprise de BTP ACS n'en a pas moins dû annoncer qu'elle reportait d'un an, à 2009, son point d'équilibre financier.Tant Vueling que Clickair sont confrontés au même écueil : la concurrence des low-cost étrangères surtout Ryanair et Easyjet, sans oublier la percée qu'est en train d'opérer Air Berlin. En 2007, sur l'ensemble des vols internationaux à destination ou en provenance de l'Espagne, Easyjet a vu le nombre de ses passagers croître de 18,3 %, à 10,2 millions, tandis que ceux de Ryanair (13,6 millions soit 22,7 % du total) progressaient de 47 %, selon les derniers chiffres que vientde rendre publics le ministère de l'Industrie.LA GUERRE DES PRIX A ERODE LES MARGES DES LOW-COSTFace à cette invasion, les low-cost espagnoles se sont lancées pour maintenir leur part de marché dans une bataille éperdue de réduction de coûts qui a érodé leurs marges. D'autant qu'elles ne disposent pas de la masse critique qui leur permettrait de réaliser les mêmes économies d'échelle que la compagnie irlandaise. Reste que, si elles décidaient de se rapprocher, Clickair et Vueling (qui ont transporté un total de 10,7 millions de passagers en 2007) pourraient lutter davantage à armes égales.
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