Un mariage pour être en prise avec les nouveaux enjeux d'Internet

Le rapprochement de Microsoft et de Yahoo prend place dans un contexte particulier. Alors que rien ni personne n'a réussi à entamer la domination de Google, en particulier sur le marché de la publicité en ligne où ce dernier ne cesse de gagner des parts de marché, des modèles alternatifs au traditionnel portail Internet surgissent, les fameux sites communautaires, Facebook en tête. Face à cette concurrence exacerbée, Microsoft n'est pas parvenu à développer en interne un contre-modèle. " Il y a clairement un problème culturel chez des managers qui viennent du logiciel. Le modèle Microsoft sur Internet a atteint ses limites ", explique Benoit Flamant d'IT Asset Management. Signe que les compétences de Yahoo intéressent fortement, Microsoft a annoncé son intention de faire des " offres significatives aux ingénieurs, aux managers clefs et à tout autre employé de Yahoo " afin de les retenir.Ce n'est pas sur le terrain des moteurs de recherche, où Google détient aux États-Unis 60 % de part de marché contre 23 % pour Yahoo et 9,8 % pour MSN selon ComScore, que cette fusion sera la plus fructueuse. Même si les performances des trois moteurs sont comparables, Google, grâce à la puissance de sa marque, restera en pole position. En revanche, la combinaison des messageries instantanées MSN Messenger (243 millions d'utilisateurs) et Yahoo Messenger (350 millions grâce à l'accord de comptabilité avec MSN), et celle des boîtes aux lettres électroniques Windows Live (ex-Hotmail, 261 millions d'adeptes) et Yahoo Mail (250 millions de comptes actifs) devraient octroyer au nouvel ensemble un réservoir d'audience considérable, et donc un moyen autre pour regagner du terrain dans la publicité. La messagerie Gmail de Google, qui comptait 20 millions de visiteurs uniques aux États-Unis selon ComScore en novembre, reste loin derrière Yahoo Mail (83 millions d'utilisateurs en octobre 2007). Quant à la messagerie instantanée du roi du Net, elle est inexistante.À l'heure où l'Internet, porté par la mode des sites communautaires, se fragmente pour s'organiser par centres d'intérêt, Microsoft, qui apporte dans la corbeille son accord conclu avec Facebook, pourrait profiter des partenariats développés par Yahoo avec d'autres sites. Ces derniers constituent un tiers de son chiffre d'affaires.CULTURE DU PARTENARIAT CHEZ YAHOOAinsi, Yahoo a su se développer avec succès sur certaines thématiques comme Yahoo News, Petites Annonces ou Yahoo Sport. Autre actif de Yahoo : le service mobile (Yahoo Go) et les précieuses relations nouées avec les opérateurs qui vont avec. Cette culture du partenariat, très en vogue sur la Toile, reste l'un des grands atouts du portail par rapport à Google. Restera à Microsoft à réussir une intégration sans doute délicate. " Microsoft doit construire une véritable division Internet, qui s'affranchisse de la maison mère ", estime Benoit Flamant. L'éditeur de logiciels devra réveiller Yahoo, alourdi par la culture média insufflée par l'ancien PDG Terry Semel. Un problème que la nouvelle direction n'a pas encore complètement résolu.
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