La portabilité du numéro décolle

Jusqu'en mai 2007, changer d'opérateur sans changer de téléphone mobile relevait du parcours du combattant. Mais depuis que le délai est passé à 10 jours et que le système s'est simplifié, les abonnés sont de plus en plus nombreux à profiter de la portabilité. Selon l'autorité de régulation des télécoms (Arcep), ils ont été près de 900.000 à basculer en 2007, soit presque autant qu'entre juillet 2003 et décembre 2006. Certes, si l'on rapporte au nombre total d'abonnés à la téléphonie mobile en France (55,3 millions), la portabilité apparaît encore comme un phénomène marginal. Mais le doublement des actes en un an est prometteur. D'autant, note Vincent Poulbère du cabinet Ovum, que les opérateurs, y compris les opérateurs virtuels (MVNO), ont peu communiqué sur la portabilité qui est pourtant l'un de leur meilleur levier pour conquérir des parts de marché. Les MVNO continuent néanmoins de grignoter du terrain avec une partde marché de 4,88 % contre 2,79 % il y a un an. Leur nombre d'abonnés a ainsi progressé de 86,8 % quand l'ensemble du marché de la téléphonie mobile n'a augmenté que de 7,1 %.STRATEGIE D'ACQUISITIONDES CLIENTS TRES COUTEUSEMais Vincent Poulbère pense que les trois opérateurs de réseaux (SFR, Orange, Bouygues Télécom) cherchent aussi à tirer profit de la portabilité : " Leurs offres sont très attractives pour les nouveaux clients. D'où la tendance de plus en plus fréquente de certains abonnés à changer rapidement d'opérateur (grâce à la portabilité) pour pouvoir bénéficier des nouveaux services. " Mais cette stratégie d'acquisition du client est très coûteuse, estime l'analyste. Et elle remet en question les programmes de fidélisation mis en place par les opérateurs qui, selon lui, ne savent plus récompenser leurs propres abonnés.Quoi qu'il en soit, tous les professionnels reconnaissent que la portabilité à 10 jours a redonné du dynamisme au marché. Et les associations de consommateurs appellent même à une réduction de ce délai à une semaine, voire une journée, comme cela existe déjà dans certains pays européens.
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