ADP lorgne la privatisation de l'aéroport de Prague

Aéroports de Paris (ADP) est prêt à mettre le cap à l'Est. Sauf coup de théâtre, le gestionnaire des plates-formes de Roissy et d'Orly, devrait postuler à la privatisation de l'aéroport de Prague. " Nous suivons de très près le dossier ", indique à La Tribune, le PDG d'ADP, Pierre Graff. Selon nos informations, la décision finale devrait être prise très rapidement. Depuis que le gouvernement tchèque a annoncé fin décembre son intention de privatiser le gestionnaire de l'aéroport de Prague, Letiste Praha, le dossier fait saliver tous les grands acteurs du secteur, ADP en tête. " Prague, c'est le projet européen à ne pas manquer cette année ", explique un expert.UN COUT ELEVED'abord parce qu'il constitue la seule cible potentielle aujourd'hui, depuis la mise entre parenthèses des projets de privatisations des aéroports de Varsovie, Bucarest ou Zagreb. Surtout, explique Pierre Graff, " Prague est un très bel actif ". Sa rentabilité est importante et sa position au centre de l'Europe lui permet de profiter de la croissance économique des pays de l'Est en général et de la région de Prague en particulier. Le dynamisme de la capitale tchèque ne se dément pas, sur le plan des affaires comme du tourisme.Autant de facteurs qui font fortement croître le trafic de l'aéroport. Celui-ci, tiré par les compagnies à bas coûts et par une activité long-courriers en balbutiement, a doublé entre 2002 et 2007 à 12,4 millions de passagers. Cerise sur le gâteau pour ADP, la compagnie nationale, Czech Arilines (CSA), est partenaire d'Air France dans l'alliance Skyteam.Bref, une cible taillée sur mesure pour la stratégie internationale d'ADP. " Il s'agit de trouver desleviers de croissance pour 2015-2020, dans l'hypothèse où, à ce moment-là, la croissance à Paris ralentirait ", explique Jean-Marie Chevallier, PDG d'ADPM, la filiale spécialisée dans le management.Pour autant, le prix à payer devrait être élevé : entre 80 et 100 milliards de couronnes tchèques (3,17 à 3,8 milliards d'euros), selon la direction de Letiste Praha. Une fourchette réaliste si l'on songe que l'aéroport de Budapest a été vendu pour 2,5 milliards d'euros en 2005. Aussi, pour éviter de mettre tous ses oeufs dans le même panier, ADP entend concourir en partenariat avec un fonds d'investissement. Car la direction a d'autres projets. ADP est toujours en lice pour la privatisation de l'aéroport de Chicago-Midway (voir " La Tribune " du 3 septembre 2007), dont le processus a été retardé. Et Pierre Graff suit de près l'éventuelle privatisation de Lisbonne en 2009. Des projets qui s'ajoutent aux contrats de management espérés en Chine dans des aéroports de moins de dix millions de passagers. Un accord avec Veolia a été passé pour dénicher des opportunités.
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