Alstom veut conquérir le monde avec son nouveau train à grande vitesse

cite>Alstom dévoile aujourd'hui en grande pompe son nouveau train à grande vitesse, l'AGV (automotrice à grande vitesse), conçu pour rouler en vitesse commerciale à 360 km/h. Fruit d'une décennie de travaux et de recherche, pour un investissement supérieur à 100 millions d'euros, il sera présenté à plusieurs centaines de personnalités du monde politique, économique et médiatique, sur le site d'Alstom de La Rochelle, en présence du président de la République Nicolas Sarkozy. Le même qui il y a cinq ans, lorsqu'il occupait le fauteuil de Bercy, avait oeuvré au sauvetage d'Alstom aux côtés de son PDG,Patrick Kron.Véritable concentré de technologies, d'allure futuriste, ce nouveau train rompt avec son prédécesseur, le TGV, qui a fait découvrir la grande vitesse à la France en 1981. Principal changement : chaque wagon sera motorisé, alors qu'un TGV est tiré par deux motrices. Déjà utilisé par les constructeurs allemand Siemens et canadien Bombardier, ce procédé augmente la puissance des trains. C'est d'ailleurs avec des éléments de l'AGV que le record du monde de vitesse a été établi en avril par Alstom et la SNCF à 574,8 km/h. La motorisation répartie permet aussi de disposer de 20 % de place supplémentaire, chaque rame comportant des sièges, y compris celle du conducteur. Mais contrairement à la concurrence, Alstom propose des trains avec des rames articulées, modulables selon les souhaits des clients, offrant la possibilité de construire des trains composés de 7 à14 rames. Des efforts considérables ont aussi été réalisés en termes de consommation d'énergie. L'AGV sera moins gourmand que le premier TGV qui roulait pourtant bien moins vite - 260 km/h en 1981.ENVIRONNEMENT TRES FAVORABLESi Alstom déroule aujourd'hui le tapis rouge pour ce nouveau train, c'est qu'il se trouve dans un environnement plus que favorable. L'AGV, conçu sans aucun cahier des charges de la part de clients - contrairement aux TGV, développés en étroite collaboration avec la SNCF -, a déjà été vendu aux Italiens (voir " La Tribune" du 15 janvier) . Alors qu'il n'est pas encore sorti des usines et qu'il n'a pas fait ses preuves. Et si les TGV commencent tout juste à se vendre à l'étranger, la très grande vitesse ferroviaire a désormais le vent en poupe, dans un monde qui veut réduire les nuisances environnementales tout en continuant à transporter le maximum de personnes. En Europe, le réseau doit être multiplié par trois d'ici à 2020. Et des projets éclosent partout dans le monde. Fort de sa prédominance dans le domaine de la très grande vitesse, Alstom a donc des cartes à jouer avec son nouveau fleuron ferroviaire. Même si la concurrence compte aussi profiter de ce marché potentiel.Un vaste marché potentielAlstom a des visées très internationales pour son nouvel AGV. Déjà, le train pourrait rouler sur le réseau allemand. Le groupe français serait bien placé pour vendre son AGV à la Deutsche Bahn, selon la presse régionale d'outre-Rhin. Un appel d'offres portant sur 15 trains est en cours. La décision pourrait être prise avant l'été. Plus loin, la grande vitesse commence à intéresser le monde politique outre-Atlantique - Alstom vient de vendre son TGV en Argentine. Le secrétaire d'État aux Transports, Dominique Bussereau, doit se rendre avant l'été en Californie pour évoquer le sujet de la très grande vitesse ferroviaire avec le gouverneur Arnold Schwarzenegger. Et Nicolas Sarkozy en parlera prochainement avecle président brésilien, Lula. Des projets existent également en Chine, en Inde et au Vietnam. I. S.
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